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L'écologie est-elle une politique ? Existe-t-il une doctrine écologique unifiée ? Luc Ferry, professeur de sciences politiques, répond à ces questions en s'appuyant sur le travail de chercheurs américains et européens, et se propose de mettre au jour les implications philosophiques du projet écologique.
Il distingue ainsi la shallow ecology (écologie réformiste) de la deep ecology (écologie profonde) qui prête à la nature une "intelligence" de l'équilibre, supérieure à l'intelligence humaine, lui conférant des droits : la nature, dont le projet serait d'assurer le triomphe du vivant, poursuivrait un but moral. Ainsi, la notion de "crimes contre l'environnement" a pu voir le jour et être reprise, par exemple, dans un rapport de la Commission de réforme des lois du Canada.
Régression sans précédent dans l'Histoire, cette écologie qui élève la nature au rang de sujet juridique porte atteinte, selon Ferry, à l'idéal humaniste hérité des Lumières. Plus généralement, la doctrine écologique ne saurait être considérée comme une idéologie de clivage qui remplacerait le communisme. Halte aux "Khmers verts" ! --Paul Klein
Bonne lecture d'introduction tendancieuse mais instructive .
Un parcours honnte des différentes moutures de l'écologie. La discussion, essentiellement philosophique, est placée sous l'égide du néo-kantisme (faible - disent les mauvaises langue) de l'auteur. Peu importe qu'on adhère ou non: cette perspective donne une vraie cohérence et un fil rouge à l'argumentation, documentée et patiente (parfois un peu trop suggestive), et plus nuancée que veulent le faire croire des commentaires htifs et malhonntes comme celui de Miroul. Je réponds aux deux griefs portés à Ferry par Miroul, qui manifestement n'a lu que la 4e de couverture et le sommaire:- sur l'antispécisme: p. 66-86, Ferry expose et discute le mouvement de libération animale, avec la citation de textes tirés du matre-ouvrage de Singer contenant la définition singerienne du spécisme.- Ferry ne prétend aucunement tirer argument de l'écologie nazie pour condamner l'écologie dans son ensemble. Je cite p. 149: " Mais il faut aussi se méfier de la démagogie qui consiste à jouer sur la sainte horreur qu'inspire à bon droit le nazisme pour disqualifier a priori toute préoccupation écologique. La présence d'un authentique intért pour l'écologie au sein du mouvement national-socialiste n'est pas à mes yeux, en tant que telle, une objection pertinente dans un examen critique de l'écologie contemporaine. A ce compte, il faudrait dénoncer comme fasciste la construction d'autoroutes - dont on sait qu'elle fut l'une des priorités du régime hitlérien."C'est tout de mme assez savoureux: Miroul attribue à Ferry un argument que celui-ci rejette comme absurde, en utilisant, comble de la charlatanerie, le mme exemple que lui (les autoroutes).
Un livre indispensable pour une bonne compréhension et un bon discernement des enjeux dans le débat écologique.
éclairage utile .
Luc Ferry s'est fait beaucoup d'ennemis dans de nombreux milieux, ici il irrite les écologistes extrémistes. En posant les droits de l'homme comme la référence fondamentale des sociétés modernes, Ferry dévoile les dangers d'un écologisme intégriste. Ferry ne s'oppose évidemment pas au respect de la nature mais défend la place particulière de l'homme dans la nature. Il nous dit "prudence" ! Le chapitre sur le nazisme est remarquable mme si certains lecteurs ne le comprennent pas. Ce n'est pas un livre contre la nature !
Remarquable de clarté lumineux .
Je viens de relire avec enthousiasme cet ouvrage exceptionnel d'intelligence et de clarté. Il démontre parfaitement la position fondamentalement anti-humaniste de la "deep écology", qui oppose la Nature à la Culture (humaine), préfère sauver les tigres que les enfants Indiens, donnent plus de valeur à un crocodile qu'à Mozart. Il conclut superbement en rappelant que la Nature n'est pas toujours bonne -on le voit avec les tremblement de Terre, les tsunamis, qui dévastent le Japon après Hati et l'Asie du Sud-est, mais surtout qu'aucun tre humain, serait-il l'écologiste le plus fervent, ne connat les "volontés" de la Nature. L'Homme venant de la Nature, il a bti des Cultures, des civilisations, se lance dans la découverte et l'explication de l'Univers : ne serait-ce pas là la volonté de la Nature ? Sinon, pourquoi lui a-t-elle donné l'intelligence ? Je ne regrette qu'une absence dans ce livre passionnant : c'est l'argument paléontologique : la Nature, contrairement à ce que répètent les écologistes, n'est pas immuable : 90 % des espèces ayant vécu sur Terre ont disparu depuis des millions d'années, durant la grande extinction du Permien (voici 250 millions d'années), 95 % des espèces ont disparu. Des espèces apparaissent, disparaissent sans cesse. La Culture humaine est une forme d'évolution accélérée, mille fois plus rapide que l'évolution des animaux. La Culture humaine est peut-tre bien le résultat de l'évolution ... naturelle.
Livre fort intéressant, qui nous éclaire sur les ressorts de la "deep ecology" et ses dangers.Dans le mme ordre d'idées voir aussi: La face cachée de l'écologie : Un anti-humanisme contemporain ?, très complémentaire.Après, vous pouvez (enfin) déchirer votre carte de Greenpeace!
Cons Review
L'argument central de ce livre a été qualifié par un auteur anglais (Simon Schama: "Landscape and Memory") de "syllogisme obscène". Ferry s'attache en effet à amalgamer pensée écologiste avec antihumanisme et nazisme: les écologistes défendent les animaux et un écocentrisme, les nazis aimaient aussi les animaux, donc les écologistes sont (potentiellement certes, mais quand mme) des nazis. Le but politique de Ferry, trés clair, se dévoile à la fin. Il s'agit d'interdire toute écologie politique: "Politique, l'écologie ne sera pas démocratique; démocratique, il lui faudra renoncer aux mirages de la grande politique" (Ferry p 216). Pourquoi un refus si radical? Parce que toute écologie qui se veut projet politique est condamnée à la barbarie, tandis que "l'écologie démocratique", en choisissant d'tre "humaniste", ne peut qu'tre un thème complémentaire de programme d'un Parti politique décent (c'est-à-dire de centre droit, car il faut lire toute la haine que Ferry développe contre la gauche, le "gauchisme", dans ce livre).Il est vraiment dommage que ce genre de sophistes (comment appeler qui cache des intentions partisanes sous de belles argumentations?) domine encore la scène intellectuelle franaise: Ce livre idéologique a reu plusieurs prix littéraires, il insulte intellectuellement Michel Serres (pourtant lui un vrai philosophe créatif qui restera dans la philosophie franaise), il a contribué à nous éloigner de tout le débat philosophique mondial sur l'écologie (le livre majeur du philosophe norvégien Arne Naess vient à peine d'tre traduit en franais vingt ans aprés sa parution: "Ecologie, Communauté et style de vie", Editions MF), il réduit l'humanisme à la distinction Nature-Culture de classe terminale (insultant aussi par là le kantisme dont se réclame Ferry, et qui développe pourtant un très profond effort de penser l'articulation de la liberté avec la finalité interne de la nature: voir la deuxième partie de la Critique de la Faculté de Juger).En bref, ce livre n'est à lire que comme exemple caricatural de la pensée dominante parisienne de droite. Pour ceux qui veulent réfléchir l'écologie philosophique, allez lire "Le Contrat Naturel" de Michel Serres, ou "Politiques de la nature" de Bruno Latour, et je vous mets au défi d'y trouver une seule ligne antihumaniste ou néonazi. Vous y verrez par contre un excellent approfondissement de cet humanisme dont on a besoin, décentré, élargi, généreux, complexe, tissant des liens avec notre nouvelle condition humaine planétaire, pour que Noé remonte enfin sur le bateau...
Cet essai contient des erreurs grossières qui discréditent totalement l'ensemble de l'analyse proposée.L'antispécisme est par exemple présenté comme un courant de l'écologie profonde (Deep ecology), alors que la simple lecture d'une définition (Wikipedia), ou mieux d'un ouvrage de référence en la matière (La libération animale) permet de comprendre que ces deux courants n'ont pas grand chose en commun.Autre exemple, pour nous alerter sur les dangers d'accorder des droits aux animaux, l'auteur évoque longuement Hitler et sa supposée sympathie envers les animaux. Or cette sympathie s'avère non seulement infondée (cf. ouvrage cité plus bas), mais ne démontre rien (doit-on ne plus utiliser les autoroutes parce qu'Hitler a participé à leurs développement ?).Si vous tenez malgré tout à vous procurer cet ouvrage, consultez aussi Luc Ferry ou le rétablissement de l'ordre qui, outre une critique sévère de cet essai, présente des informations essentielles pour une meilleure compréhension du sujet.
Luc Ferry aborde ici un sujet important, celui de l'écologie politique. Mais sa réflexion ne s'appuie pour le penser que sur une caricature de la réflexion écologique contemporaine, et fait facilement des amalgames, qui font de son livre, un ouvrage, comme d'habitude avec Luc Ferry parfaitement clair, mais hautement critiquable. La confiance accordée pour finir au libéralisme économique, capable par intért de s'adapter, dans le cadre d'une lutte pour un marché vert, donne tout son sens à l'entreprise : ouvrage idéologique.
Un ouvrage argumenté mais étroit de vision, qui est basé sur certaines "valeurs" des Lumières. Cette soi-disante Renaissance humaniste nous a amené au progrès technologiques, à la science, mais aussi aux horreurs des siècles derniers : inquisitions, colonisations, guerres mondiales, maladies dégénératives,...Mettre au centre de la Vie l'Humanité en se coupant de la Nature, c'est comme scier la branche sur laquelle on est assis...Pour comprendre la motivation irrationnelle de ce genre de sophisme je recommande la lecture de La peur de la nature : Au plus profond de notre inconscient, les vraies causes de la destruction de la nature
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lénergie
Product Details
EAN : 9782253943365Weight : 1 pounds
Height : 1 inches
Length : 7 inches
Width : 5 inches
Author : Luc Ferry
Binding : Poche
Manufacturer : Le Livre de Poche
PublicationDate : 2002-08-28
Publisher : Le Livre de Poche
SKU : 749782253943365
Studio : Le Livre de Poche
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