mercredi 2 novembre 2011

Limpossible capitalisme vert


Prix : EUR 16,00
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This review is from : L'impossible capitalisme vert
Une analyse passionnante qui s'achève... en pétard mouillé .

Le développement durable est-il réellement soluble dans le capitalisme libéral ? Le changement climatique peut-il trouver solution dans le système économique actuel ? La réponse de l'auteur à de telles questions est clairement Non ! . Muni d'une analyse rigoureuse, étayée par une bibliographie conséquente, avec un sens de l'argumentation exemplaire, le livre met à bas l'idée d'un possible capitalisme vert . Il montre la faiblesse des actions entreprises ; il s'attaque aux instruments de marché proposés pour réduire les émissions de gaz carbonique (non pas d'un simple revers de main idéologique comme on l'observe souvent mais en s'appuyant sur une analyse fine de leurs fondements et de leur utilisation) ; il décrit les nombreux atermoiements, résistances, retours en arrière de la prétendue lutte contre le changement climatique . Surtout, l'ouvrage offre une réflexion de fond sur les antagonismes structurels opposant, d'un cté, le système capitaliste et, de l'autre, une logique sociale qui permettrait une relation harmonieuse avec la nature et favoriserait prioritairement la couverture des besoins humains les plus essentiels. En l'occurrence, la primauté de la valeur d'échange de la marchandise, plutt que sa valeur d'usage (pour reprendre la conception marxiste) et la recherche sans fin de l'accumulation du capital détournent désespérément l'activité humaine de ces finalités écologiques et sociales.Le lecteur est réellement enthousiasmé et, presque en tous points, convaincu par les 9 premiers chapitres du livre... sur 10. Mais justement quelle déception à la lecture de ce dernier chapitre intitulé La seule liberté possible ! D'abord, le statut du chapitre est équivoque. L'on s'attend à la présentation détaillée d'une ligne politique alternative, en continuité de la critique antérieure du système capitaliste, mais le développement mle, en réalité, de telles considérations de politique avec des morceaux de débats théoriques relatifs au philosophe Jonas, à Marx ou aux adeptes de la décroissance - notamment un Serge Latouche qui sera peut-tre surpris de se voir accusé de conceptions profondément réactionnaires (p. 260). Mais ce statut équivoque ne serait rien si l'auteur parvenait à nous tracer un chemin prometteur, susceptible de mener à un système économique, socialement et écologiquement responsable : en fait, le lecteur attendra vainement une réponse satisfaisante jusqu'au terme de l'ouvrage. Au lieu de cela, la thèse politique de l'auteur fait figure de volontarisme naf à la sauce altermondialiste. Quatre mouvements sont à promouvoir impérieusement ; ils concernent la satisfaction des besoins, l'évolution des modes de production, la baisse de l'intensité énergétique et la responsabilisation collective. On ne peut qu'tre d'accord avec Daniel Tanuro sur de tels objectifs, mais quand il ajoute : les quatre mouvements doivent tre réalisés ensemble, à l'échelle mondiale, en respectant des délais extrmement serrés (p. 244), on se dit que justement ce sont ces conditions de réalisation qui sont à penser et surtout à mettre en oeuvre. Or, sur ce point précis, l'apport de l'auteur est très faible. Dans la grande tradition gauchiste, il nous ressort comme levier de ce changement nécessaire les luttes sociales , désormais envisagées à l'échelon mondial. À cet égard, l'épilogue est assez consternant et pourrait malheureusement nous faire oublier l'analyse approfondie qui parcourt les 9/10 du livre. L'auteur s'extasie devant la manifestation de 100.000 personnes à Copenhague lors du sommet de décembre 2009 sur le changement climatique. Il s'enflamme : la lutte pour un traité écologiquement efficace et socialement juste se jouera dans la rue - pas dans les couloirs des sommets - et ce sera une bataille sociale - pas un débat entre experts (p. 298). On est mme éberlué un peu plus loin, lorsqu'on lit : Une catastrophe, l'échec du sommet ? Une excellente nouvelle au contraire. (p. 299). Une excellente nouvelle car semblerait poindre le combat social tant attendu. C'est à se demander quel est le véritable dessein : lutter efficacement contre le changement climatique ou susciter un nouvel avatar de la révolution mondiale ? Tanuro, en bon altermondialiste qu'il est, en vient mme, à l'instar des libéraux pur jus, à critiquer les mesures protectionnistes (p. 293-294) qui pourraient pourtant favoriser l'adoption de politiques écologiques et sociales ambitieuses sans trop souffrir de la compétition économique internationale (voir sur ce point la position beaucoup plus prometteuse développée dans le petit livre Ne soyons pas des écologistes bents).Bref, on l'aura compris, l'analyse stimulante des 9/10 du livre n'a vraiment pas, selon moi, la fin qu'elle mérite...




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Product Details

EAN : 9782359250251
Weight : 1 pounds
Height : 1 inches
Length : 8 inches
Width : 5 inches
Author : Daniel Tanuro
Binding : Broché
Manufacturer : La Découverte
PublicationDate : 2010-08-26
Publisher : La Découverte
SKU : 549782359250251
Studio : La Découverte

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