Prix : EUR 11,80
This review is from : L'école des chances : Qu'est-ce qu'une école juste ?
Intéressante (mais encore relative) clarification du débat .
En posant que l'école est l'institution dont le rôle est de légitimer les inégalités sociales, ou en soulignant combien il est urgent de s'interroger sur la pertinence du contenu des programmes et sur la nécessité de prolonger les études dès lors qu'un diplôme n'est plus une garantie d'emploi, François Dubet révèle les contradictions inhérentes à un système scolaire que les politiques s'emploient à dissimuler par tous les moyens. Rien que pour son édification personnelle, il est donc indispensable de lire ce livre.Maintenant, la lecture rencontre parfois quelques difficultés, notamment du fait de l'opacité de certains concepts. Ainsi, cette fameuse égalité des chances, en quoi consiste-t-elle ? Pour l'auteur, elle est atteinte quand "la population des grandes écoles soit représentative de la distribution des individus dans les divers groupes (économiques, professionnels, sexuels, culturels, ...) qui composent la société". Vraiment, tout cela ne veut rien dire. En effet, comment définir les groupes qu'il faudrait représenter ? Et quand bien même il serait possible d'arriver à les déterminer, que faire des individus qui relèveraient de plusieurs d'entre eux ?Autre problème, ce fameux concept de mobilité sociale que l'auteur emprunte à Raymond Boudon, et qui sous-entend que l'école est efficace à partir du moment où elle forme une élite qui est à l'image de la société. Or, comment définir cette image, comme je viens de le faire remarquer ? Si égalité des chances il y avait, ne s'interdirait-on justement pas de présumer de la composition sociale de l'élite ? Un jours tous les riches, un autre, tous les pauvres, qui sait. Si ce n'est pas ce qu'on vise, il faudrait alors l'exprimer plus explicitement.En fait, tout cela renvoie visiblement à certains "a priori non élucidés", comme on se plaît à le dire en sociologie. A mon avis, le discours de François Dubet n'est pas assez dégagé de références à l'idéologie républicaine, et en particulier à ces concepts de liberté et d'égalité qui, pour aussi inspirés qu'ils soient, n'ont en définitive rien d'opératoire. En s'obstinant à vouloir en tirer quelque chose, François Dubet se retrouve parfois à faire de la philosophie sociale, ce qui est assez décevant pour un sociologue qui démontre par ailleurs qu'il sait tout de même faire preuve d'un sens pratique évident.
Intéressante (mais encore relative) clarification du débat .
En posant que l'école est l'institution dont le rôle est de légitimer les inégalités sociales, ou en soulignant combien il est urgent de s'interroger sur la pertinence du contenu des programmes et sur la nécessité de prolonger les études dès lors qu'un diplôme n'est plus une garantie d'emploi, François Dubet révèle les contradictions inhérentes à un système scolaire que les politiques s'emploient à dissimuler par tous les moyens. Rien que pour son édification personnelle, il est donc indispensable de lire ce livre.Maintenant, la lecture rencontre parfois quelques difficultés, notamment du fait de l'opacité de certains concepts. Ainsi, cette fameuse égalité des chances, en quoi consiste-t-elle ? Pour l'auteur, elle est atteinte quand "la population des grandes écoles soit représentative de la distribution des individus dans les divers groupes (économiques, professionnels, sexuels, culturels, ...) qui composent la société". Vraiment, tout cela ne veut rien dire. En effet, comment définir les groupes qu'il faudrait représenter ? Et quand bien même il serait possible d'arriver à les déterminer, que faire des individus qui relèveraient de plusieurs d'entre eux ?Autre problème, ce fameux concept de mobilité sociale que l'auteur emprunte à Raymond Boudon, et qui sous-entend que l'école est efficace à partir du moment où elle forme une élite qui est à l'image de la société. Or, comment définir cette image, comme je viens de le faire remarquer ? Si égalité des chances il y avait, ne s'interdirait-on justement pas de présumer de la composition sociale de l'élite ? Un jours tous les riches, un autre, tous les pauvres, qui sait. Si ce n'est pas ce qu'on vise, il faudrait alors l'exprimer plus explicitement.En fait, tout cela renvoie visiblement à certains "a priori non élucidés", comme on se plaît à le dire en sociologie. A mon avis, le discours de François Dubet n'est pas assez dégagé de références à l'idéologie républicaine, et en particulier à ces concepts de liberté et d'égalité qui, pour aussi inspirés qu'ils soient, n'ont en définitive rien d'opératoire. En s'obstinant à vouloir en tirer quelque chose, François Dubet se retrouve parfois à faire de la philosophie sociale, ce qui est assez décevant pour un sociologue qui démontre par ailleurs qu'il sait tout de même faire preuve d'un sens pratique évident.
Cons Review
Vision déterministe et plutt déprimante .
Concepts parfois obscurs, approche tantt utopiste, tantt condescendante qui tend à ne voir les maux et les remèdes des individus que dans la société (et donc dans les autres). Pourquoi considérer les plus défavorisés comme des vaincus ? F. Dubet défend une idéologie, assez fréquente chez les sociologues, qui n'amène à proposer que des solutions qui figent les systèmes ou nivellent par le bas et finissent par maintenir les individus dans la dépendance et par provoquer des résultats contraires aux buts recherchés. Pourquoi ne pas penser que chaque individu a aussi des forces et des atouts qu'il peut mobiliser face aux difficultés afin de se créer son propre chemin ?N'est-ce pas finalement très méprisant que d'écrire : tous les parents ne savent pas exactement ce que veulent dire des phrases aussi banales que aidez-les à faire ses devoirs ou surveillez son travail . Ces conseils n'ont vraiment de sens et ne sont précis que pour des parents déjà bien scolarisés. Pour les autres, ils restent obscurs et souvent contre-productifs. ?? L'auteur prendrait-il les plus défavorisés pour des imbéciles ?!? Idéologie victimaire et infantilisante.
Concepts parfois obscurs, approche tantt utopiste, tantt condescendante qui tend à ne voir les maux et les remèdes des individus que dans la société (et donc dans les autres). Pourquoi considérer les plus défavorisés comme des vaincus ? F. Dubet défend une idéologie, assez fréquente chez les sociologues, qui n'amène à proposer que des solutions qui figent les systèmes ou nivellent par le bas et finissent par maintenir les individus dans la dépendance et par provoquer des résultats contraires aux buts recherchés. Pourquoi ne pas penser que chaque individu a aussi des forces et des atouts qu'il peut mobiliser face aux difficultés afin de se créer son propre chemin ?N'est-ce pas finalement très méprisant que d'écrire : tous les parents ne savent pas exactement ce que veulent dire des phrases aussi banales que aidez-les à faire ses devoirs ou surveillez son travail . Ces conseils n'ont vraiment de sens et ne sont précis que pour des parents déjà bien scolarisés. Pour les autres, ils restent obscurs et souvent contre-productifs. ?? L'auteur prendrait-il les plus défavorisés pour des imbéciles ?!? Idéologie victimaire et infantilisante.
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Product Details
EAN : 9782020685795Weight : 1 pounds
Height : 1 inches
Length : 8 inches
Width : 6 inches
Author : François Dubet
Binding : Broché
Manufacturer : Seuil
PublicationDate : 2004-09-24
Publisher : Seuil
SKU : 749782020685795
Studio : Seuil
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