Prix : EUR 15,00
This review is from : Théorie des sentiments moraux : Texte traduit, introduit, annoté par Claude Gautier
Une approche morale très loin de l'égosme libéral .
Adam Smith est davantage connu aujourd'hui par son essai sur la Richesse des Nations que par cet ouvrage de théorie sur les sentiments moraux. C'est pourtant un travail important, très riche, une peinture détaillée de la psychologie des humains, peinture traditionnelle, mais d'excellente facture. L'auteur conclut par l'importance des systèmes basés sur la prudence, la bienveillance ou la convenance, mme s'ils ne sont pas parfaits et insiste sur le rle de l'approbation d'un observateur impartial dans la construction des sentiments moraux. Les humains sont parfaitement capables de transcender leur égosme et uvrer pour le collectif.Les systèmes philosophiques des anciens sont passés au crible : épicurisme, stocisme, néo-platonisme. Smith qui était sans doute déiste se démarque totalement de la morale rigoriste et austère des capitalistes protestants décrite par Max Weber. Il n'en condamne pas moins les idées cyniques d'un Bernard Mandeville (les vices privés font les avantages publics in La fable des abeilles ) qu'il juge pernicieuses.S'il est normal de considérer Adam Smith comme l'un des premiers théoriciens du capitalisme, il me semble difficile après lecture de ce livre, d'en faire un précurseur de l'ultra-libéralisme contemporain et de l'utilitarisme sommaire qui va avec et s'il dit à un moment qu'il vise a la plus grande quantité de bonheur [pour l'humanité], nous sommes encore loin de Jeremy Bentham qui était de peu son cadet. Cette approche prudente et érudite me fait un peu penser à Montaigne, mais le style est très différent. Bon livre donc, assez dense (470 pages). Très nombreuses notes en bas de pages.
Une approche morale très loin de l'égosme libéral .
Adam Smith est davantage connu aujourd'hui par son essai sur la Richesse des Nations que par cet ouvrage de théorie sur les sentiments moraux. C'est pourtant un travail important, très riche, une peinture détaillée de la psychologie des humains, peinture traditionnelle, mais d'excellente facture. L'auteur conclut par l'importance des systèmes basés sur la prudence, la bienveillance ou la convenance, mme s'ils ne sont pas parfaits et insiste sur le rle de l'approbation d'un observateur impartial dans la construction des sentiments moraux. Les humains sont parfaitement capables de transcender leur égosme et uvrer pour le collectif.Les systèmes philosophiques des anciens sont passés au crible : épicurisme, stocisme, néo-platonisme. Smith qui était sans doute déiste se démarque totalement de la morale rigoriste et austère des capitalistes protestants décrite par Max Weber. Il n'en condamne pas moins les idées cyniques d'un Bernard Mandeville (les vices privés font les avantages publics in La fable des abeilles ) qu'il juge pernicieuses.S'il est normal de considérer Adam Smith comme l'un des premiers théoriciens du capitalisme, il me semble difficile après lecture de ce livre, d'en faire un précurseur de l'ultra-libéralisme contemporain et de l'utilitarisme sommaire qui va avec et s'il dit à un moment qu'il vise a la plus grande quantité de bonheur [pour l'humanité], nous sommes encore loin de Jeremy Bentham qui était de peu son cadet. Cette approche prudente et érudite me fait un peu penser à Montaigne, mais le style est très différent. Bon livre donc, assez dense (470 pages). Très nombreuses notes en bas de pages.
Théorie des sentiments moraux : Texte traduit, introduit, annoté par Claude Gautier Reviews
A découvrir .
Contrairement à ce qui est dit en introduction, cet ouvrage n'est pas le "pendant éthique" de la Richesse des Nations, puisqu'il est antérieur tout en ayant été retravaillé tout au long de la vie d'Adam Smith.L'idée de base est que la société s'organise sur la base de ce qu'il appelle la "sympathie", qu'il serait plus précis de traduire en franais par "empathie". Le fameux terme de "main invisible" apparat une fois (il n'apparat d'ailleurs guère plus dans la RDN) pour expliquer que l'homme est guidé par le sens de l'harmonie du tout et surtout le sens de la justice sociale.On a longtemps pensé qu'il y avait une contradiction entre la Théorie et la Richesse de Nations, notamment sous l'influence de Schumpeter qui formula "Das Adam Smith Problem", Smith se mettant en contradiction avec ce qu'on lui a fait dire dans La Richesse des Nations, avec une lecture tronquée de la "main invisible".Il n'y a pas de contradiction comme le montrent les récents travaux de Michael Biziou Adam Smith et l'origine du libéralisme qui remet sur ses pieds ce que la manipulation politique d'Adam Smith par les théoriciens anglais, qui commena du vivant de Smith avec le Premier ministre William Pitt qui allait faire de Smith un théoricien de l'égosme absolu, ce qu'il n'est en aucun cas. Je conseille également, pour comprendre Smith et le pourquoi de la mésinterprétation de son oeuvre L'innovation une Affaire d'Etat, Gagnants et Perdants de la III révolution industrielle
A découvrir .
Contrairement à ce qui est dit en introduction, cet ouvrage n'est pas le "pendant éthique" de la Richesse des Nations, puisqu'il est antérieur tout en ayant été retravaillé tout au long de la vie d'Adam Smith.L'idée de base est que la société s'organise sur la base de ce qu'il appelle la "sympathie", qu'il serait plus précis de traduire en franais par "empathie". Le fameux terme de "main invisible" apparat une fois (il n'apparat d'ailleurs guère plus dans la RDN) pour expliquer que l'homme est guidé par le sens de l'harmonie du tout et surtout le sens de la justice sociale.On a longtemps pensé qu'il y avait une contradiction entre la Théorie et la Richesse de Nations, notamment sous l'influence de Schumpeter qui formula "Das Adam Smith Problem", Smith se mettant en contradiction avec ce qu'on lui a fait dire dans La Richesse des Nations, avec une lecture tronquée de la "main invisible".Il n'y a pas de contradiction comme le montrent les récents travaux de Michael Biziou Adam Smith et l'origine du libéralisme qui remet sur ses pieds ce que la manipulation politique d'Adam Smith par les théoriciens anglais, qui commena du vivant de Smith avec le Premier ministre William Pitt qui allait faire de Smith un théoricien de l'égosme absolu, ce qu'il n'est en aucun cas. Je conseille également, pour comprendre Smith et le pourquoi de la mésinterprétation de son oeuvre L'innovation une Affaire d'Etat, Gagnants et Perdants de la III révolution industrielle
Product Details
EAN : 9782130495246Author : Adam Smith
Binding : Broché
Manufacturer : Presses Universitaires de France - PUF
PublicationDate : 1999-03-01
Publisher : Presses Universitaires de France - PUF
Studio : Presses Universitaires de France - PUF
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