Prix : EUR 12,00
This review is from : Jeunes, on vous ment ! : Reconstruire l'Université
Bonne matière à réflexion mais maladroitement présentée .
Comme son titre l'indique, les "jeunes" auraient effectivement tout intért à lire cet essai du président de l'université Paris IV. C'est sans concession que ce dernier dénonce l'état lamentable de l'enseignement supérieur en pointant du doigt un grand nombre de problèmes, dont les plus évidents sont le manque de moyens - un étudiant cote moins cher à l'Education Nationale qu'un lycéen ! - et l'absence de sélection. Clairement, le message est : l'université pour tous, ce n'est plus possible, à moins d'instaurer un régime égalitaire qui n'aura de cesse de niveler par le bas le niveau scolaire, jusqu'à ce que les diplmes ne deviennent plus que des papiers sans valeur - sur ce point, on lira avec intért "L'inflation scolaire" de Marie-Duru Bellat, que l'auteur cite d'ailleurs.Les solutions avancées par Jean-Robert Pitte sont pour le moins audacieuses. Comme toujours, dans les situations de crise, on regarde ailleurs - parfois un peu vite, en oubliant qu'il faudra adapter les solutions étrangères à notre contexte bien particulier -, et on constate en se référant au classement des universités de Shanghai que la France ferait bien de regrouper ses universités, de les doter richement et d'instaurer une sélection, comme cela se pratique Etats-Unis, par exemple. A cette occasion, l'auteur souligne l'intért du développement du mécénat et du parrainage par des entreprises, allant mme jusqu'à parler de "privatisation". Il y a encore quelques années, cela aura été jugé très politiquement incorrect, mais à force d'tre répété, ce discours commence à recueillir quelques échos. Que le président de Paris IV se permette de le tenir prouve bien qu'on a enfin passé le cap des vaines réflexions théoriques sur le sens de l'école pour commencer à réfléchir sur les moyens de la réformer pratiquement.Je reprocherai une seule chose à cet essai : son introduction est tout à fait exécrable, ou alors le titre et le sous-titre ont été atrocement mal choisis par l'éditeur. En effet, l'auteur se livre dans les premières pages à un assaut contre le mouvement anti-CPE qui traduit un méconnaissance affligeante du mouvement. Clairement, ce n'est pas en expliquant que le CPE était "anodin" et en prétendant que "leur sécurité et leur retraite leur importent plus que l'aventure de leur vie", qu'il pourra accrocher les jeunes auxquels il prétend s'adresser. Il faut attendre quelques pages, mais c'est déjà trop tard, pour que Jean-Robert Pitte accepte de considérer le problème sous un autre angle, expliquant que le comportement des jeunes peut "se comprendre à défaut de s'accepter", et que c'est plutt celui des vieux (responsables politiques, journalistes, enseignants, syndicalistes, etc.) qui est inexcusable.Pour le reste, on trouvera vraiment dans cet essai de quoi alimenter la réflexion sur une hypothétique réforme de l'université.
Bonne matière à réflexion mais maladroitement présentée .
Comme son titre l'indique, les "jeunes" auraient effectivement tout intért à lire cet essai du président de l'université Paris IV. C'est sans concession que ce dernier dénonce l'état lamentable de l'enseignement supérieur en pointant du doigt un grand nombre de problèmes, dont les plus évidents sont le manque de moyens - un étudiant cote moins cher à l'Education Nationale qu'un lycéen ! - et l'absence de sélection. Clairement, le message est : l'université pour tous, ce n'est plus possible, à moins d'instaurer un régime égalitaire qui n'aura de cesse de niveler par le bas le niveau scolaire, jusqu'à ce que les diplmes ne deviennent plus que des papiers sans valeur - sur ce point, on lira avec intért "L'inflation scolaire" de Marie-Duru Bellat, que l'auteur cite d'ailleurs.Les solutions avancées par Jean-Robert Pitte sont pour le moins audacieuses. Comme toujours, dans les situations de crise, on regarde ailleurs - parfois un peu vite, en oubliant qu'il faudra adapter les solutions étrangères à notre contexte bien particulier -, et on constate en se référant au classement des universités de Shanghai que la France ferait bien de regrouper ses universités, de les doter richement et d'instaurer une sélection, comme cela se pratique Etats-Unis, par exemple. A cette occasion, l'auteur souligne l'intért du développement du mécénat et du parrainage par des entreprises, allant mme jusqu'à parler de "privatisation". Il y a encore quelques années, cela aura été jugé très politiquement incorrect, mais à force d'tre répété, ce discours commence à recueillir quelques échos. Que le président de Paris IV se permette de le tenir prouve bien qu'on a enfin passé le cap des vaines réflexions théoriques sur le sens de l'école pour commencer à réfléchir sur les moyens de la réformer pratiquement.Je reprocherai une seule chose à cet essai : son introduction est tout à fait exécrable, ou alors le titre et le sous-titre ont été atrocement mal choisis par l'éditeur. En effet, l'auteur se livre dans les premières pages à un assaut contre le mouvement anti-CPE qui traduit un méconnaissance affligeante du mouvement. Clairement, ce n'est pas en expliquant que le CPE était "anodin" et en prétendant que "leur sécurité et leur retraite leur importent plus que l'aventure de leur vie", qu'il pourra accrocher les jeunes auxquels il prétend s'adresser. Il faut attendre quelques pages, mais c'est déjà trop tard, pour que Jean-Robert Pitte accepte de considérer le problème sous un autre angle, expliquant que le comportement des jeunes peut "se comprendre à défaut de s'accepter", et que c'est plutt celui des vieux (responsables politiques, journalistes, enseignants, syndicalistes, etc.) qui est inexcusable.Pour le reste, on trouvera vraiment dans cet essai de quoi alimenter la réflexion sur une hypothétique réforme de l'université.
Jeunes, on vous ment ! : Reconstruire l'Université Reviews
Coup de gueule ! .
Jean-Robert Pitte est président de l'Université de la Sorbonne. La crise du CPE l'amène à pousser un coup de gueule quant à l'état de l'université franaise.Le constat est clair : l'université franaise décline, ne répond plus aux besoins des jeunes, de l'économie et de l'emploi. L'accès protégé de certaines filières par le numérus clausus, la non sélection des autres filières, le déclin des filières scientifiques, le développement des écoles au détriment des UFR, le combat contre les droits spécifiques... voilà bien des élément explicatifs du déclin.JR Pitte propose des solutions : un grand plan université, des embauches massives d'enseignants, le numerus clausus dans les filières, l'ouverture de l'université au mécénat et la remise en cause de la gratuité. Mais Jean-Robert Pitte ne met pas suffisamment en exergue la responsabilité claire des enseignants-chercheurs et des syndicats enseignants et étudiants dans la paralysie qui a entrané le déclin.La situation aujourd'hui est grave : déficit chronique de la France, défiance vis-à-vis de l'économie libérale qui réussit dans tous les grands pays sauf en France, une jeunesse qui rve de fonction publique, une université exsangue... La faute à qui : à une gauche qui confond égalité et égalitarisme (voir égalitatisme !), et qui, en grande partie, reste issue de l'éducation nationale, à une droite qui a toujours peur des manifestations dans la rue des enseignants et des étudiants... Quel gchis ! Le monde avance, il est résolument libéral, l'enseignement supérieur dans les pays anglo-saxons mais aussi dans les pays émergents est une réussite, il est privatisé, les enseignants ont des moyens mais sont évalués et amovibles, les étudiants étudient dans de bien meilleures conditions qu'en France.Serait ce le grand soir de l'université franaise ? La pénétration des universités anglo-saxonnes dans nos chasses précédemment gardées de l'Afrique du nord et de l'Afrique sub-saharienne semble me le confirmer. Tristesse...
Coup de gueule ! .
Jean-Robert Pitte est président de l'Université de la Sorbonne. La crise du CPE l'amène à pousser un coup de gueule quant à l'état de l'université franaise.Le constat est clair : l'université franaise décline, ne répond plus aux besoins des jeunes, de l'économie et de l'emploi. L'accès protégé de certaines filières par le numérus clausus, la non sélection des autres filières, le déclin des filières scientifiques, le développement des écoles au détriment des UFR, le combat contre les droits spécifiques... voilà bien des élément explicatifs du déclin.JR Pitte propose des solutions : un grand plan université, des embauches massives d'enseignants, le numerus clausus dans les filières, l'ouverture de l'université au mécénat et la remise en cause de la gratuité. Mais Jean-Robert Pitte ne met pas suffisamment en exergue la responsabilité claire des enseignants-chercheurs et des syndicats enseignants et étudiants dans la paralysie qui a entrané le déclin.La situation aujourd'hui est grave : déficit chronique de la France, défiance vis-à-vis de l'économie libérale qui réussit dans tous les grands pays sauf en France, une jeunesse qui rve de fonction publique, une université exsangue... La faute à qui : à une gauche qui confond égalité et égalitarisme (voir égalitatisme !), et qui, en grande partie, reste issue de l'éducation nationale, à une droite qui a toujours peur des manifestations dans la rue des enseignants et des étudiants... Quel gchis ! Le monde avance, il est résolument libéral, l'enseignement supérieur dans les pays anglo-saxons mais aussi dans les pays émergents est une réussite, il est privatisé, les enseignants ont des moyens mais sont évalués et amovibles, les étudiants étudient dans de bien meilleures conditions qu'en France.Serait ce le grand soir de l'université franaise ? La pénétration des universités anglo-saxonnes dans nos chasses précédemment gardées de l'Afrique du nord et de l'Afrique sub-saharienne semble me le confirmer. Tristesse...
Jeunes, on vous ment ! : Reconstruire l'Université Opinions
Le chaud et le froid .
C'est un exercice périlleux auquel se livre Jean-Robert Pitte qui fournit, par voie de conséquences, un essai tendancieux où de bonnes idées ont la fcheuse manie d'en croiser de mauvaises, et parfois dans la mme phrase... où le pire jouxte le meilleur, où un élu de l'université avoue - de manière implicite - l'avoir été à la suite... de tractations peu avouables (p. 125) ; où le libéralisme régnant a du mal à nous faire croire qu'il est humanisme (passim).Evidemment un travail un peu bclé qui - éditeur pressé oblige sans doute, auquel on veut bien ajouter le souci de "coller" à l'événement - n'est que le ple reflet de la ple société qu'il prétend avoir comprise. Il est vrai que les écrits de J.-R. Pitte portent généralement davantage sur d'autres ples que celui de l'éducation et de la prospective sociale.Reconnaissons tout de mme qu'un président d'université en poste a ici le courage de publier un écrit qui a tout du point de vue plutt que de la réflexion scientifique pondérée.Il serait toutefois dommage de ne pas le lire car il est le reflet d'un moment intéressant de l'histoire contemporaine, la ntre...
Le chaud et le froid .
C'est un exercice périlleux auquel se livre Jean-Robert Pitte qui fournit, par voie de conséquences, un essai tendancieux où de bonnes idées ont la fcheuse manie d'en croiser de mauvaises, et parfois dans la mme phrase... où le pire jouxte le meilleur, où un élu de l'université avoue - de manière implicite - l'avoir été à la suite... de tractations peu avouables (p. 125) ; où le libéralisme régnant a du mal à nous faire croire qu'il est humanisme (passim).Evidemment un travail un peu bclé qui - éditeur pressé oblige sans doute, auquel on veut bien ajouter le souci de "coller" à l'événement - n'est que le ple reflet de la ple société qu'il prétend avoir comprise. Il est vrai que les écrits de J.-R. Pitte portent généralement davantage sur d'autres ples que celui de l'éducation et de la prospective sociale.Reconnaissons tout de mme qu'un président d'université en poste a ici le courage de publier un écrit qui a tout du point de vue plutt que de la réflexion scientifique pondérée.Il serait toutefois dommage de ne pas le lire car il est le reflet d'un moment intéressant de l'histoire contemporaine, la ntre...
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Product Details
EAN : 9782213630519Weight : 1 pounds
Height : 1 inches
Length : 9 inches
Width : 6 inches
Author : Jean-Robert Pitte
Binding : Broché
Manufacturer : Fayard
PublicationDate : 2006-05-23
Publisher : Fayard
SKU : BKS-STEF-01868
Studio : Fayard
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