Prix : EUR 19,00
This review is from : La Révolte Luddite : Briseurs de machines à l'ère de l'industrialisation
Une page d'histoire sociale méconnue .
Dans l'Angleterre en révolution industrielle au début du 19e siècle, à partir de 1811 et pendant une poignée d'années, dans un triangle formé par les villes de York, Manchester et Leicester, des travailleurs du textile détruisirent nombre de machines à tisser, revendiquant leurs actions du nom d'un invisible Général Ned Ludd. Le sens commun ne retnt du luddisme que deux sens : l'action de détruire les machines d'une part, la haine de la technologie d'autre part. Or les luddites ne cassaient pas les machines parce qu'elles incarnaient le progrès technique ; ils les cassaient parce qu'elles signaient leur arrt de mort en tant que travailleur indépendant, en tant que communauté humaine. L'irruption de ces machines à tisser, à tricoter, de ces tondeuses mécaniques, ne réduisait pas seulement la plupart d'entre eux au chmage, ne les poussait pas seulement à quitter leur village pour aller quérir ailleurs de l'emploi, ne transformait pas seulement ces travailleurs-artisans matres de leur temps de travail en prolétaires-ouvriers soumis au rythme de la machine ; l'irruption de la modernité signait l'arrt de mort de tout un monde reposant sur la vie communautaire autonome, un système d'échanges locaux et de troc, une tradition de divers métiers, un brassage de coutumes etc. : en clair, cette entreprise de modernisation technique industrielle fut simultanément une entreprise de déculturation.Kirkpatrick Sale nous rappelle que cette période de transformation brutale des processus de production fut d'une rare violence : violence de l'outil qui rend obsolètes les savoirs-faire ouvriers et la culture dont ceux-ci sont porteurs ; violence des patrons et de l'Etat qui entendent imposer par la force le nouvel ordre productif au nom du progrès économique et déjà, de la concurrence. Et si le pouvoir est parvenu à ses fins, cela ne fut pas sans mal car, malgré l'omniprésence des militaires et de leurs espions, les promesses de récompenses, rares seront les luddites à tomber, victimes de dénonciations. Cela témoignait de la capacité de résistance étonnante de cette communauté. Une communauté et un mouvement qu'il convient de ne pas mythifier pour autant, car ceux-ci sont mués davantage par le conservatisme social et politique que par un idéal révolutionnaire, autrement dit socialiste, qui n'émergera que quelques décennies plus tard, quand le processus de disciplinarisation du prolétariat sera en grande part achevé. Kirkpatrick Sale nous livre donc ici un passionnant livre d'histoire sociale, mais également un vibrant plaidoyer militant contre le capitalisme, le productivisme, la sacralisation de la technologie' en clair, ce que certains appellent l'occidentalisation du monde.
Une page d'histoire sociale méconnue .
Dans l'Angleterre en révolution industrielle au début du 19e siècle, à partir de 1811 et pendant une poignée d'années, dans un triangle formé par les villes de York, Manchester et Leicester, des travailleurs du textile détruisirent nombre de machines à tisser, revendiquant leurs actions du nom d'un invisible Général Ned Ludd. Le sens commun ne retnt du luddisme que deux sens : l'action de détruire les machines d'une part, la haine de la technologie d'autre part. Or les luddites ne cassaient pas les machines parce qu'elles incarnaient le progrès technique ; ils les cassaient parce qu'elles signaient leur arrt de mort en tant que travailleur indépendant, en tant que communauté humaine. L'irruption de ces machines à tisser, à tricoter, de ces tondeuses mécaniques, ne réduisait pas seulement la plupart d'entre eux au chmage, ne les poussait pas seulement à quitter leur village pour aller quérir ailleurs de l'emploi, ne transformait pas seulement ces travailleurs-artisans matres de leur temps de travail en prolétaires-ouvriers soumis au rythme de la machine ; l'irruption de la modernité signait l'arrt de mort de tout un monde reposant sur la vie communautaire autonome, un système d'échanges locaux et de troc, une tradition de divers métiers, un brassage de coutumes etc. : en clair, cette entreprise de modernisation technique industrielle fut simultanément une entreprise de déculturation.Kirkpatrick Sale nous rappelle que cette période de transformation brutale des processus de production fut d'une rare violence : violence de l'outil qui rend obsolètes les savoirs-faire ouvriers et la culture dont ceux-ci sont porteurs ; violence des patrons et de l'Etat qui entendent imposer par la force le nouvel ordre productif au nom du progrès économique et déjà, de la concurrence. Et si le pouvoir est parvenu à ses fins, cela ne fut pas sans mal car, malgré l'omniprésence des militaires et de leurs espions, les promesses de récompenses, rares seront les luddites à tomber, victimes de dénonciations. Cela témoignait de la capacité de résistance étonnante de cette communauté. Une communauté et un mouvement qu'il convient de ne pas mythifier pour autant, car ceux-ci sont mués davantage par le conservatisme social et politique que par un idéal révolutionnaire, autrement dit socialiste, qui n'émergera que quelques décennies plus tard, quand le processus de disciplinarisation du prolétariat sera en grande part achevé. Kirkpatrick Sale nous livre donc ici un passionnant livre d'histoire sociale, mais également un vibrant plaidoyer militant contre le capitalisme, le productivisme, la sacralisation de la technologie' en clair, ce que certains appellent l'occidentalisation du monde.
Related Post
Product Details
EAN : 9782915830088Weight : 1 pounds
Height : 2 inches
Length : 8 inches
Width : 6 inches
Author : Kirkpatrick Sale
Binding : Broché
Manufacturer : Editions L'échappée
PublicationDate : 2006-11-01
Publisher : Editions L'échappée
Studio : Editions L'échappée
Ou acheter
Vous pouvez acheter ce La Révolte Luddite : Briseurs de machines à lère de lindustrialisation sur amazon . Cliquez ici pour lire plus.