dimanche 8 janvier 2012

Tous dans la rue : Le mouvement social de lautomne 2010


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This review is from : Tous dans la rue : Le mouvement social de l'automne 2010
Tina ? .

Tina -there is no alternative-, maxime définitive proférée par Miss Maggie il y a quelque temps, appliquée avec une violence inédite par le Sarkozystan...Sabrer le "modèle social" franais, déréguler, désolidariser, mentir, cacher, atomiser... au moins, les socialistes au pouvoir, de Béré à DSK, avaient le mérite de la discrétion -ou plutt, celle des médias dits "de gauche", tout prompts à nous expliquer la loi ineffable du marché (dans ineffable, il y a fable)Donc, voilà. Rien à faire. Répondre aux invitations de votre "conseiller financier" d'une banque qui ose encore mentionner l'adjectif "mutuel" dans sa raison sociale, qui tente de vous fourguer des assurances-vie, des "prévi-action" (de préférence aux personnes gées, c'est lamentable).Revenons au bouquin. Le titre pourrait faire tiquer, par sa simplicité. Il n'en est rien. Les contributions des divers auteurs enrichissent le débat, à commencer par la vigoureuse préface de G.Mordillat. Sociologues, économistes, syndicalistes apportent des contributions multipliant les points de vue, ce qui donne à l'ouvrage une densité rare, parfois complexe, sans unanimisme.Un échange passionnant, par exemple, entre Robert Castel et Alain Supiot, autour du "prix de l'insécurité libérale", reliant conditions de travail et capacités de mobilisation d'un monde salarié soumis à une "notion de travail", dictée d'en haut et savamment destructice des solidarités. Ainsi, la question des retraites rejoint celle de l'atomisation de ce qu'on peut encore appeler classe ouvrière (au moins statistiquement), dont les membres sont réduits à des destins individuels, dont le "traitement" psychologique semblerait la seule issue. Face à la "déraison du système" (AS), celui-ci cite néanmoins Roland Barthes, évoquant "les issues inimaginables que l'histoire dévoile en se faisant"Ce mélange d'optimisme et de fatalisme se retrouve dans tout le bouquin...L'analyse de F.Lordon (parfois très complexe)montre à quel point le système des fonds de pension est à la fois une aberration morale...Et économique. Morale (il en faut), quand il cite l'exemple de HSBC, qui, "pour 40 années de versements mensuels de 200, soit un total de 120 0000 (96 000 plus les avantages fiscaux), se sert sans mollir une commmissionde 99 900 , soit un modeste 80% !). Economique : les fonds de pension s'écroulent avec le système, ce qui ne semble pas troubler notre président, dont la réforme des retraites ouvre une porte largemment ouverte à la capitalisation - tout en prétendant sauver le système par répartition (de ce point de vue, l'Allemagne a été moins hypocrite..)Trop de richesse, d'interrogations (par exemple, le rle de l'UE, des agences de notation), dans ce bouquin pour en faire le tour...J'y retiendrai, au final, une mise en perspectique, avec les précédentes mobilisations. Celle de 1995 y tient une place particulière. Malgré le relatif optimisme de plusieurs auteurs "un néolibéralisme à bout de souffle ?" Le retour de la guerre sociale ?", je ne peux m'empcher de comparer les deux expériences. La première était joyeuse, consciente et solidaire (à l'exception de la CFDT officielle). La seconde - comme le souligne l'ouvrage -était sans espoir de victoire, malgré le large soutien de la population. La colre dominait. Celle contre l'oligarchie (terme que les époux Pinon-Charlot ont fini par vulgariser, avec d'autres). Contre l'arrogance de la classe dirigeante.Laquelle, comme le remarque F. Lordon, "à tout vouloir, elle risque de tout perdre"




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Product Details

EAN : 9782021045598
Weight : 1 pounds
Height : 1 inches
Length : 9 inches
Width : 6 inches
Author : Christophe Aguiton
Binding : Broché
Manufacturer : Seuil
PublicationDate : 2011-01-06
Publisher : Seuil
SKU : TL2021047067
Studio : Seuil

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