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Un remarquable tableau de l'homme de caractère De tous les écrits d'avant-guerre de Charles de Gaulle, Le fil de l'épée est indubitablement le plus significatif, mme s'il comprend moins d'une centaine de pages. Il y dresse son autoportrait. Mais, n'y fait-il pas aussi, en grande partie,celui de tout homme de caractère?...Certaines maximes sont révélatrices sur ce point comme "la difficulté attire l'homme de caractère car c'est en l'étreignant qu'il se réalise lui-mme", "la passion d'agir par soi-mme s'accompagne, évidemment, de quelque rudesse dans les procédés" ou encore "assuré dans ses jugements et conscient de sa force, il ne concède rien au désir de plaire"...De Gaulle présente l'homme de caractère en qute de grandeur ,d'où l'incompréhension qu'il rencontre souvent, sa solitude ..."Orgueilleux, indiscipliné" disent de lui les médiocres (..) ne discernant point que l'preté est le revers ordinaire des puissantes natures (..) et qu'il faut préférer les coeurs fermes et incommodes aux mes faciles et sans ressort".Oui, vraiment un beau livre... pour tous ceux qui abhorrent la médiocrité.
Son idée de la France Très bon ouvrage pour ceux qui s'intéressent à De Gaulle, à son idée de la France et de l'armée franaise.Cet ouvrage réunit ainsi de merveilleux écrits de De Gaulle (qu'il est assez difficile de réunir séparément, et surtout à un prix si intéressant), récits d'entre deux guerre. On y découvre et comprend alors, comment cet Homme voulais faire se mouvoir l'armée franaise qui prenait du retard sur ses voisins dans une certaine inertie, comment il pouvait parfois se heurter à la hiérarchie à cause de telles idées innovantes.
Quelles leons ! Ce sont les leons professées par le capitaine De Gaulle à l'Ecole de guerre en 1927, devant un auditoire comprenant le général commandant l'Ecole qui aurait bien flanqué ce professeur à la porte, nonobstant la protection dont il jouissait encore (mais plus pour longtemps, leur rupture est déjà amorcée) de la part de Pétain.Ce livre est à conseiller à tout chercheur, à tout étudiant ayant besoin de se former sur le plan intellectuel: De Gaulle y souligne d'une part le rle du caractère (sans caractère, les meilleurs institutions et la meilleure instruction ne servent à rien), et d'autre part le rle de la culture générale qui permet de faire le lien entre des ensembles disparates.Il a la dent dure contre certains militaires qui "négligeant la puissance de l'intelligence oublient de s'en servir", et qui rappelle la formule de Lyautey "Quand les talons claquent les cerveaux se vident".De Gaulle introduit une distinction entre l'intelligence intuitive, inductive, (ce qu'il appelle la "doctrine des circonstances") et l'intelligence déductive, théorique (la "doctrine de l'a priori"): le succès nait de la capacité à articuler les deux.Quelle leon claire d'épistémologie! je m'en sers pour la formation de mes étudiants. On y retrouve les apports du pragmatisme de Peirce Oeuvres philosophiques. : Volume 1, Pragmatisme et pragmaticisme et, avant l'heure, la critique de la théorie de l'induction par Popper dans La connaissance objective.C'est écrit dans une langue magnifique.Fates le test: lisez deux pages de ce livre, puis après parcourez (je n'ose dire "lire") du Beigbeder ou du Minc, et fates la différence....
CAR L'EPEE EST L'AXE DU MONDE ET LA GRANDEUR NE SE DIVISE PAS Il ne s'agit pas encore de l'Aigle survolant l'Abme, il s'agit des réflexions d'un officier de valeur sur ce qu'est l'affrontement avec l'ennemi, sur le caractère du chef de guerre et sur ce que la France doit devenir notamment au plan militaire. Ces écrits datent de l'entre deux guerres. Ils sont lucides, profonds et brillants. Ils contiennent épars le fil conducteur de la pensée gaullienne.L'homme s'y montre entier, le penseur grand et le politique déjà inspiré.Le style est déjà là ("Car l'épée est l'axe du monde et la grandeur ne se divise pas" qui clt "Le fil de l'épée").Au-delà de la stature de l'homme public, ce que la compagnie de De Gaulle a de très apaisant, c'est que la médiocrité, la stupidité, la bassesse,la petitesse, l'ignorance, la fatuité, la vanité, la btise, l'imbecillité et l'arrogance ne sont jamais au rendez-vous.
Il aurait mieux valu que le Général de Gaulle ait continué sa carrière militaire, soit devenu un remarquable CEMA et finisse sa vie dans les ors de la gloire militaire. A tout prendre, il ne fait pas de doute qu'au choix proposé-vivre la vie d'officier ou rattraper la France par le cou-il n'et sans hésiter, en ardent patriote, choisi la première option. Cet homme, en Horace,qu'il ft toujours aurait, comme il l'a toujours fait, mis l'Amour du Pays au-dessus de sa carrière personnelle, espéré de toutes ses fibres la victoire des armes de la France et sacrifié, au besoin sa vie, pour son succès.C'est la conduite qu'il adopta en 1939-1940 avant de devoir s'incarner en Dernier Recours.Il n'avait pas été entendu, écouté et suivi durant les terribles années d'avant guerre, ces années de renoncement, de repli et d'abandon. Le destin de la France étant celui d'une implacable défaite, d'une inexpiable faiblesse et d'un lche soulagement, le Général de Gaulle se devait de porter haut l'oriflamme et de devenir le Refus d'Abdiquer.On ne sort pas comme cela, armé de pied en cap, de la cuisse de Jupiter. Le caractère se forme, s'élabore et se forge à travers les lectures, les méditations et les rves. Ces textes en portent témoignage. Ils peuvent tre lus dans la perspective historique de cet homme se voulant le hérault d'une grande et noble querelle....ils se suffisent aussi amplement à eux-mmes. On sort grandi de leur lecture.