Prix : EUR 6,95
"Le débat des idées a-t-il échoué au tribunal de la morale ? ". La question est posée dès la première page. Élisabeth Lévy, journaliste à Marianne, chroniqueuse sur le plateau télévision de Culture et dépendances, cherche à mettre les mains dans le moteur de l'idéologie dominante pour démonter les mécanismes de la nouvelle censure. Très attentive aux débats idéologiques des vingt dernières années et aux querelles intellectuelles qu'ils génèrent, l'auteur constate amèrement que nous avons changé d'époque. Fini les maîtres penseurs, place aux maîtres censeurs. La joute démocratique n'intéresse plus, "plumes et paillettes interdisent aujourd'hui le débat démocratique". Le marketing littéraire et philosophique a été introduit en France par Sollers, BHL et consorts au point qu'on en voit un dialoguer dans la revue Infini avec Jean-Marie Messier et l'autre, rompu à l'exercice de l'émotion de l'engagé médiatique, un jour en Bosnie, le lendemain au Burundi. Reprenant le mot de Philippe Murray, Élisabeth Lévy affirme que "l'empire du Bien est advenu". Et c'est regrettable. Au nom d'un postulat moral de principe, on finit par tous penser pareil et s'empêcher ainsi de penser quoi que ce soit par soi-même. En France il n'est plus possible de débattre. Les vilains petits canards qui franchissent la ligne jaune de la morale seront dénoncés : dernièrement l'affaire de la pédophilie supposée de Cohn-Bendit ou des propos qualifiés immédiatement d'antisémites de Renaud Camus sont les parfaits exemples qu'une certaine forme d'ordre moral est de retour.
Pour son essai Les Maîtres censeurs Élisabeth Lévy vient de recevoir le nouveau prix Jean-Edern Hallier qui récompense ici une œuvre polémique éclairée, cherchant à ressusciter la dynamique du débat démocratique. --Denis Gombert
This review is from : Les Maîtres censeurs
Le summum de l'esprit critique .
Enfin un livre qui fait du bien et qui questionne l'impossibilité du débat qui domine notre société. Elisabeth Lévy, au verbe tranchant et juste, met en avant dans cet essai, une forme de dictature masquée de la bien-pensance à la mode. Elle s'attaque autant aux détracteurs de Le Pen qui empchent le dialogue des électeurs de ce parti -qui a passé le 2ème tour des élections présidentielles- qu'à la cohorte de gens qui ont choisi Robert Hue pour faire en sorte que le parti communiste ne redevienne plus un parti populaire et militant. Pourquoi? Toujours dans un but de domination des idées des uns sur les autres.La journaliste audacieuse démonte toutes les stratégies de la gauche dominante et des individus se cachant derrière de belles idées, pour montrer à quel point la censure fait rage. Elle met en valeur la dangerosité de dogmes inviolables au nom du Bien commun qui empchent certains débats de faire surface et de régler les problèmes que la réalité fait émerger.Elle traite différents sujets d'actualité que nous n'avons pas forcément en tte: l'arrivée de Le Pen au 2ème tour, le problème de l'Algérie, l'affaire Yonnet, la complexité de la situation yougoslave, l'art contemporain (attaque contre Jean Clair), le Kosovo, le jeunisme comme un naufrage, Daniel Cohn-Bendit.Le style est fort, anguleux, humoristique.Voici un florilège de ses meilleures citations:"Les matres-censeurs se déchanèrent avec leur bonne conscience habituelle et leurs méthodes bien connues, hassant au nom de la générosité, excluant au nom de la tolérance, méprisant au nom du respect." (sur l'accession de Le Pen au 2ème tour. Pas de débat, que des attaques.)"Faut-il rappeler que la marque d'une pensée libre est de ne pas aller là où on l'attend?""Et la liberté de pensée, célébrée avec d'autant plus de frénésie qu'elle disparat, est réservée à ceux qui pensent comme tout le monde.""Pour éviter la contagion de l'ensemble du corps social par des mauvaises pensées qu'on ne sait pas "traiter", il est indispensable d'isoler les germes nuisibles (...)les esprits doivent désormais, pour se protéger,enfiler des préservatifs mentaux.""Plus le nombre des médias se multiplie, plus leur "indépendance" s'accrot, plus ils pensent et proclament tous la mme chose.""On a juridiquement tort, quand on est politiquement déplaisant.""Qui n'est pas avec moi est contre la liberté.""L'Histoire, en somme, est toujours écrite par des hommes. Que ceux-ci renoncent à renoncer et il redevient possible d'agir sur le monde."Merci au commentateur Johan Rivalland de m'avoir fait découvrir ce livre qui n'est pas dans mes habitudes de lecture et qui m'a enrichie intellectuellement au point que je le fasse partager à d'autres personnes de mon entourage. Un excellent ouvrage pour exercer son esprit critique: rare et marquant.
Le summum de l'esprit critique .
Enfin un livre qui fait du bien et qui questionne l'impossibilité du débat qui domine notre société. Elisabeth Lévy, au verbe tranchant et juste, met en avant dans cet essai, une forme de dictature masquée de la bien-pensance à la mode. Elle s'attaque autant aux détracteurs de Le Pen qui empchent le dialogue des électeurs de ce parti -qui a passé le 2ème tour des élections présidentielles- qu'à la cohorte de gens qui ont choisi Robert Hue pour faire en sorte que le parti communiste ne redevienne plus un parti populaire et militant. Pourquoi? Toujours dans un but de domination des idées des uns sur les autres.La journaliste audacieuse démonte toutes les stratégies de la gauche dominante et des individus se cachant derrière de belles idées, pour montrer à quel point la censure fait rage. Elle met en valeur la dangerosité de dogmes inviolables au nom du Bien commun qui empchent certains débats de faire surface et de régler les problèmes que la réalité fait émerger.Elle traite différents sujets d'actualité que nous n'avons pas forcément en tte: l'arrivée de Le Pen au 2ème tour, le problème de l'Algérie, l'affaire Yonnet, la complexité de la situation yougoslave, l'art contemporain (attaque contre Jean Clair), le Kosovo, le jeunisme comme un naufrage, Daniel Cohn-Bendit.Le style est fort, anguleux, humoristique.Voici un florilège de ses meilleures citations:"Les matres-censeurs se déchanèrent avec leur bonne conscience habituelle et leurs méthodes bien connues, hassant au nom de la générosité, excluant au nom de la tolérance, méprisant au nom du respect." (sur l'accession de Le Pen au 2ème tour. Pas de débat, que des attaques.)"Faut-il rappeler que la marque d'une pensée libre est de ne pas aller là où on l'attend?""Et la liberté de pensée, célébrée avec d'autant plus de frénésie qu'elle disparat, est réservée à ceux qui pensent comme tout le monde.""Pour éviter la contagion de l'ensemble du corps social par des mauvaises pensées qu'on ne sait pas "traiter", il est indispensable d'isoler les germes nuisibles (...)les esprits doivent désormais, pour se protéger,enfiler des préservatifs mentaux.""Plus le nombre des médias se multiplie, plus leur "indépendance" s'accrot, plus ils pensent et proclament tous la mme chose.""On a juridiquement tort, quand on est politiquement déplaisant.""Qui n'est pas avec moi est contre la liberté.""L'Histoire, en somme, est toujours écrite par des hommes. Que ceux-ci renoncent à renoncer et il redevient possible d'agir sur le monde."Merci au commentateur Johan Rivalland de m'avoir fait découvrir ce livre qui n'est pas dans mes habitudes de lecture et qui m'a enrichie intellectuellement au point que je le fasse partager à d'autres personnes de mon entourage. Un excellent ouvrage pour exercer son esprit critique: rare et marquant.
Les Maîtres censeurs Reviews
empcheurs de penser en ronds unissez vous .
Ce livre est utile parce qu'il répond à un besoin de se faire une idée différente, de quel bord ou tendance qu'elle soit. Pour la mme raison qu'il faut aller du cté des éditeurs quasi clandestins ou lire de temps en temps une presse franaise iconoclaste, il faut lire le livre d'E. Levy qui a comme autre qualité celle de ne pas garder sa langue dans sa poche. Lorsqu'elle met cette verdeur au service du public, on peut la remercier. Voltaire ne l'aurait pas reniée.
empcheurs de penser en ronds unissez vous .
Ce livre est utile parce qu'il répond à un besoin de se faire une idée différente, de quel bord ou tendance qu'elle soit. Pour la mme raison qu'il faut aller du cté des éditeurs quasi clandestins ou lire de temps en temps une presse franaise iconoclaste, il faut lire le livre d'E. Levy qui a comme autre qualité celle de ne pas garder sa langue dans sa poche. Lorsqu'elle met cette verdeur au service du public, on peut la remercier. Voltaire ne l'aurait pas reniée.
Les Maîtres censeurs Opinions
Ca vous parle .
Vous vous tes certainement déjà senti en désaccord avec quelque mode de got (genre "il faut aimer a"). Vous avez pressenti que votre opinion, bien que fondée, n'est pas celle qu'on dit officiellement. Vous avez l'impression d'un vide intellectuel. Et vous n'avez pas osé l'exprimer, de peur d'tre frappé d'ostracisme. Alors ce livre est pour vous. Vous verrez que a arrive à tout un tas de gens, et qu'on ferait parfois bien de réfléchir avant de les condamner. Excellente réflexion, quoique bien parisienne: pour bien, il faudrait connatre le contexte.
Ca vous parle .
Vous vous tes certainement déjà senti en désaccord avec quelque mode de got (genre "il faut aimer a"). Vous avez pressenti que votre opinion, bien que fondée, n'est pas celle qu'on dit officiellement. Vous avez l'impression d'un vide intellectuel. Et vous n'avez pas osé l'exprimer, de peur d'tre frappé d'ostracisme. Alors ce livre est pour vous. Vous verrez que a arrive à tout un tas de gens, et qu'on ferait parfois bien de réfléchir avant de les condamner. Excellente réflexion, quoique bien parisienne: pour bien, il faudrait connatre le contexte.
Un essentiel de l'analyse de médias .
Un libre qui décape très fort en analysant la manière dont les idées se forment sepropagent et dominent, en écrasant les autres. Parfois très drole, très féroce, écrit très intelligement. Un régal
Un libre qui décape très fort en analysant la manière dont les idées se forment sepropagent et dominent, en écrasant les autres. Parfois très drole, très féroce, écrit très intelligement. Un régal
Tout est dit .
En peu de mots et dans un style à la lisibilité exemplaire, Elisabeth Lévy démonte les mécanismes contemporains d'une hydre séculaire : la pensée unique.Salutaire...
En peu de mots et dans un style à la lisibilité exemplaire, Elisabeth Lévy démonte les mécanismes contemporains d'une hydre séculaire : la pensée unique.Salutaire...
Elisabeth Lévy indispensable poil à gratter .
Voilà un ouvrage qu'il faudra que je relise un jour. J'en garde un excellent souvenir. Il m'a révélé, en 2002, l'arrivée d'une journaliste au punch extraordinaire, capable de venir bousculer la bien-pensance ordinaire.Que l'on soit de droite ou de gauche, peu importe, elle démystifie toutes les idées reues ou l'absence de questionnement, n'hésitant pas à aborder les sujets mme qui peuvent paratre les plus tabous et à mettre en doute mme les certitudes les mieux établies (pour ne pas dire les plus conventionnelles, apparemment consensuelles ou officielles).En mars 2008, je commentais l'intéressant Notre métier a mal tourné : Deux journalistes s'énervent, écrit en duo avec Philippe Cohen. Mais je reculais toujours l'échéance pour rédiger ce commentaire, comme je le fais souvent face aux meilleurs livres que j'ai pu lire depuis trop longtemps pour en faire un résumé fidèle.Mais ce soir, après avoir revu cette journaliste dans l'excellente émission de débat "Ce soir ou jamais" de Frédéric Taddi, confrontée notamment à la mauvaise foi, voire à la très inquiétante intolérance et malhonnteté intellectuelle, pour un ancien ministre des affaires étrangères, de Roland Dumas, je me devais de dire tout le bien que je pense d'Elisabeth Lévy.Cet ouvrage, donc, "Les matres censeurs" est une véritable bouffée d'air dans le consensus ambiant des médias, des vérités assénées de manière quasi-définitives ou des auto-censures croissantes que les vedettes ou invités des médias s'imposent (ce que d'aucuns appelleront le "politiquement correct", par exemple, ou le "consensus mou").Il amène à se poser des questions et à raisonner autrement qu'à travers toutes les idées reues ou que l'on entend nous délivrer comme telles. C'est un appel à la capacité de réflexion, à sortir des idées convenues et du faux consensus.Je me souviens notamment avoir été très impressionné par les analyses portées sur "la deuxième guerre du Kossovo". Très intéressant pour forger l'esprit critique.Ici, c'est toute la décennie 1990 qui est passée en revue pour y considérer un certain nombre de thèmes dominants qui les caractérise et qui est l'occasion de véritablement réfléchir.J'ajoute que l'on n'est pas obligé de partager toutes les idées de l'auteur, toutes ses affirmations. Il s'agit plus d'un appel à la réflexion et à bousculer la léthargie dans laquelle on peut se trouver en se soumettant aux idées reues.Frais, salvateur, énergisant, plein de verve et de punch. Vraiment à lire. Pour moi, à relire.5 étoiles amplement méritées (il faudra aussi, bien sr, que je lise absolument le très prometteur Festivus Festivus, entretiens avec Philippe Murray que j'ai toujours regretté de ne pas avoir encore lu, alors qu'il était dans mes intentions d'achat depuis sa sortie).
Voilà un ouvrage qu'il faudra que je relise un jour. J'en garde un excellent souvenir. Il m'a révélé, en 2002, l'arrivée d'une journaliste au punch extraordinaire, capable de venir bousculer la bien-pensance ordinaire.Que l'on soit de droite ou de gauche, peu importe, elle démystifie toutes les idées reues ou l'absence de questionnement, n'hésitant pas à aborder les sujets mme qui peuvent paratre les plus tabous et à mettre en doute mme les certitudes les mieux établies (pour ne pas dire les plus conventionnelles, apparemment consensuelles ou officielles).En mars 2008, je commentais l'intéressant Notre métier a mal tourné : Deux journalistes s'énervent, écrit en duo avec Philippe Cohen. Mais je reculais toujours l'échéance pour rédiger ce commentaire, comme je le fais souvent face aux meilleurs livres que j'ai pu lire depuis trop longtemps pour en faire un résumé fidèle.Mais ce soir, après avoir revu cette journaliste dans l'excellente émission de débat "Ce soir ou jamais" de Frédéric Taddi, confrontée notamment à la mauvaise foi, voire à la très inquiétante intolérance et malhonnteté intellectuelle, pour un ancien ministre des affaires étrangères, de Roland Dumas, je me devais de dire tout le bien que je pense d'Elisabeth Lévy.Cet ouvrage, donc, "Les matres censeurs" est une véritable bouffée d'air dans le consensus ambiant des médias, des vérités assénées de manière quasi-définitives ou des auto-censures croissantes que les vedettes ou invités des médias s'imposent (ce que d'aucuns appelleront le "politiquement correct", par exemple, ou le "consensus mou").Il amène à se poser des questions et à raisonner autrement qu'à travers toutes les idées reues ou que l'on entend nous délivrer comme telles. C'est un appel à la capacité de réflexion, à sortir des idées convenues et du faux consensus.Je me souviens notamment avoir été très impressionné par les analyses portées sur "la deuxième guerre du Kossovo". Très intéressant pour forger l'esprit critique.Ici, c'est toute la décennie 1990 qui est passée en revue pour y considérer un certain nombre de thèmes dominants qui les caractérise et qui est l'occasion de véritablement réfléchir.J'ajoute que l'on n'est pas obligé de partager toutes les idées de l'auteur, toutes ses affirmations. Il s'agit plus d'un appel à la réflexion et à bousculer la léthargie dans laquelle on peut se trouver en se soumettant aux idées reues.Frais, salvateur, énergisant, plein de verve et de punch. Vraiment à lire. Pour moi, à relire.5 étoiles amplement méritées (il faudra aussi, bien sr, que je lise absolument le très prometteur Festivus Festivus, entretiens avec Philippe Murray que j'ai toujours regretté de ne pas avoir encore lu, alors qu'il était dans mes intentions d'achat depuis sa sortie).
Product Details
EAN : 9782253152828Weight : 1 pounds
Height : 1 inches
Length : 8 inches
Width : 5 inches
Author : Elisabeth Lévy
Binding : Poche
Manufacturer : Le Livre de Poche
PublicationDate : 2002-11-04
Publisher : Le Livre de Poche
Studio : Le Livre de Poche
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