Prix : EUR 18,50
This review is from : Prospérité sans croissance : La transition vers une économie durable
Plaidoyer pour une nouvelle économie écologique .
Nos sociétés sont dominées par la croissance économique. Qu'elle soit effective ou que son absence inquiète, l'idée de croissance est l'alpha et l'oméga de l'univers économique. Et quand bien mme l'accent serait mis sur ses conséquences négatives, notamment d'ordre environnemental, la prise en compte de ces dernières ne conduit généralement pas à la remise en cause de la croissance, mais passe par la recherche de constructions qui, dans une large mesure, font figure d'oxymore : croissance verte , green business , etc.Dans cet ouvrage au style alerte et précis, Tim Jackson s'attaque avec une efficacité remarquable à ce Dieu des temps modernes qu'est la croissance économique.Certes, par le passé les contempteurs n'ont pas manqué. Les Baudrillard, Illich, Gorz, ou, dans un registre assez différent, Georgescu-Roegen ont cherché, souvent avec conviction, à mettre en lumière les effets pervers de la croissance économique ainsi que les limites s'imposant à cette dernière. Cependant, la contribution de Tim Jackson n'est pas redondante vis-à-vis de ces écrits parfois anciens. Elle renouvelle, au contraire, très significativement l'argumentaire en lice. En s'appuyant, en effet, sur des statistiques récentes ou sur des apports analytiques de la vaste littérature traitant du développement durable, l'auteur établit une critique en règle de la croissance et de ses avatars de type croissance verte . Il tente alors de fonder une nouvelle économie écologique.Il est possible de repérer trois temps dans le développement de l'auteur :1) La prospérité n'est pas la croissance. Si la corrélation est relativement patente au départ, au-delà d'un certain niveau, l'accumulation de biens matériels n'implique plus une amélioration de certains indicateurs de prospérité (espérance de vie, mortalité infantile, participation à l'enseignement...) ni une augmentation du bonheur ressenti.2) Le découplage dont parlent beaucoup les économistes de l'environnement ne semble guère constituer un objectif atteignable. Le découplage est la possibilité de réduire les impacts environnementaux négatifs avec une croissance économique maintenue. En s'appuyant, sur un matériau statistique conséquent, Jackson montre que si le découplage relatif - à savoir la baisse de l'impact environnemental par unité produite - est souvent avéré, en revanche le découplage absolu , autrement dit la baisse de l'impact total en situation de croissance ne se retrouve pas, sauf exception, dans la réalité.3) Dès lors, puisque la croissance économique ne parat pas pouvoir s'obtenir sans dégradation de l'environnement, mais que de toute faon, la croissance n'est pas le corollaire de la prospérité, il s'agit de promouvoir une prospérité, ne passant pas par la croissance des biens matériels, et qui viserait à la fois la préservation de l'environnement et l'épanouissement des individus. C'est là l'objet de ce nouveau modèle intitulé macroéconomie écologique que propose Tim Jackson.Cette nouvelle macroéconomie, qui marque le troisième moment de la thèse, demeure assurément problématique. C'est bien sr plus un projet à préciser et à mettre en aeuvre qu'un modèle que l'on pourrait comparer avec les schémas économiques dominants. L'auteur, d'ailleurs, le reconnat aisément. S'il cherche à lui conférer une ossature keynésienne, pour autant, ses caractéristiques précises sont loin d'tre stabilisées. Sur un mode quasi humoristique, il écrit : Alors en quoi peut bien consister l'activité économiquement productive dans cette économie ? La réponse ne saute pas aux yeux. Certainement des 'services énergétiques' plutt qu'un approvisionnement énergétique. À vendre de la mobilité plutt que des voitures. À recycler, à réutiliser, à faire du leasing peut-tre. À donner des leons de yoga, sans doute, à couper les cheveux, à jardiner (...) (p. 134) : des composantes qui n'ont rien de très originales, mais dont l'auteur recherche l'articulation sans vaeu de croissance économique nécessaire. Au contraire, Jackson insiste vivement sur le partage du travail : le bien-tre de la population passe aussi par moins de travail pour certains et plus pour ceux qui n'en ont pas. Sans grande surprise, le livre met aussi l'accent sur le rle essentiel des investissements écologiques .Une lacune importante de l'ouvrage me semble tre l'absence de prise en considération des interactions entre économies au plan international. On ne voit pas très bien d'ailleurs si les préconisations de Jackson visent spécifiquement l'économie du Royaume Uni - ce que laisseraient supposer certains passages - ou concerneraient d'emblée l'économie-monde. Cette omission est vraiment dommageable car comment penser l'émergence d'une économie écologique dans un monde qui ne le serait pas ou comment penser l'instauration d'une économie écologique globale dès lors que certains partenaires ne semblent guère tentés par la philosophie sous-jacente (pensons aux Etats-Unis non signataires du Protocole de Kyoto ou les émergents avides d'expansion économique)?Il n'en reste pas moins que Prospérité sans croissance , en s'attaquant efficacement au tabou de la croissance économique, constitue un livre important. Déjà, la version originale a pris une place significative dans les débats socioéconomiques du monde anglo-saxon. Il faut espérer que la version franaise obtiendra également l'attention qu'elle mérite.
Plaidoyer pour une nouvelle économie écologique .
Nos sociétés sont dominées par la croissance économique. Qu'elle soit effective ou que son absence inquiète, l'idée de croissance est l'alpha et l'oméga de l'univers économique. Et quand bien mme l'accent serait mis sur ses conséquences négatives, notamment d'ordre environnemental, la prise en compte de ces dernières ne conduit généralement pas à la remise en cause de la croissance, mais passe par la recherche de constructions qui, dans une large mesure, font figure d'oxymore : croissance verte , green business , etc.Dans cet ouvrage au style alerte et précis, Tim Jackson s'attaque avec une efficacité remarquable à ce Dieu des temps modernes qu'est la croissance économique.Certes, par le passé les contempteurs n'ont pas manqué. Les Baudrillard, Illich, Gorz, ou, dans un registre assez différent, Georgescu-Roegen ont cherché, souvent avec conviction, à mettre en lumière les effets pervers de la croissance économique ainsi que les limites s'imposant à cette dernière. Cependant, la contribution de Tim Jackson n'est pas redondante vis-à-vis de ces écrits parfois anciens. Elle renouvelle, au contraire, très significativement l'argumentaire en lice. En s'appuyant, en effet, sur des statistiques récentes ou sur des apports analytiques de la vaste littérature traitant du développement durable, l'auteur établit une critique en règle de la croissance et de ses avatars de type croissance verte . Il tente alors de fonder une nouvelle économie écologique.Il est possible de repérer trois temps dans le développement de l'auteur :1) La prospérité n'est pas la croissance. Si la corrélation est relativement patente au départ, au-delà d'un certain niveau, l'accumulation de biens matériels n'implique plus une amélioration de certains indicateurs de prospérité (espérance de vie, mortalité infantile, participation à l'enseignement...) ni une augmentation du bonheur ressenti.2) Le découplage dont parlent beaucoup les économistes de l'environnement ne semble guère constituer un objectif atteignable. Le découplage est la possibilité de réduire les impacts environnementaux négatifs avec une croissance économique maintenue. En s'appuyant, sur un matériau statistique conséquent, Jackson montre que si le découplage relatif - à savoir la baisse de l'impact environnemental par unité produite - est souvent avéré, en revanche le découplage absolu , autrement dit la baisse de l'impact total en situation de croissance ne se retrouve pas, sauf exception, dans la réalité.3) Dès lors, puisque la croissance économique ne parat pas pouvoir s'obtenir sans dégradation de l'environnement, mais que de toute faon, la croissance n'est pas le corollaire de la prospérité, il s'agit de promouvoir une prospérité, ne passant pas par la croissance des biens matériels, et qui viserait à la fois la préservation de l'environnement et l'épanouissement des individus. C'est là l'objet de ce nouveau modèle intitulé macroéconomie écologique que propose Tim Jackson.Cette nouvelle macroéconomie, qui marque le troisième moment de la thèse, demeure assurément problématique. C'est bien sr plus un projet à préciser et à mettre en aeuvre qu'un modèle que l'on pourrait comparer avec les schémas économiques dominants. L'auteur, d'ailleurs, le reconnat aisément. S'il cherche à lui conférer une ossature keynésienne, pour autant, ses caractéristiques précises sont loin d'tre stabilisées. Sur un mode quasi humoristique, il écrit : Alors en quoi peut bien consister l'activité économiquement productive dans cette économie ? La réponse ne saute pas aux yeux. Certainement des 'services énergétiques' plutt qu'un approvisionnement énergétique. À vendre de la mobilité plutt que des voitures. À recycler, à réutiliser, à faire du leasing peut-tre. À donner des leons de yoga, sans doute, à couper les cheveux, à jardiner (...) (p. 134) : des composantes qui n'ont rien de très originales, mais dont l'auteur recherche l'articulation sans vaeu de croissance économique nécessaire. Au contraire, Jackson insiste vivement sur le partage du travail : le bien-tre de la population passe aussi par moins de travail pour certains et plus pour ceux qui n'en ont pas. Sans grande surprise, le livre met aussi l'accent sur le rle essentiel des investissements écologiques .Une lacune importante de l'ouvrage me semble tre l'absence de prise en considération des interactions entre économies au plan international. On ne voit pas très bien d'ailleurs si les préconisations de Jackson visent spécifiquement l'économie du Royaume Uni - ce que laisseraient supposer certains passages - ou concerneraient d'emblée l'économie-monde. Cette omission est vraiment dommageable car comment penser l'émergence d'une économie écologique dans un monde qui ne le serait pas ou comment penser l'instauration d'une économie écologique globale dès lors que certains partenaires ne semblent guère tentés par la philosophie sous-jacente (pensons aux Etats-Unis non signataires du Protocole de Kyoto ou les émergents avides d'expansion économique)?Il n'en reste pas moins que Prospérité sans croissance , en s'attaquant efficacement au tabou de la croissance économique, constitue un livre important. Déjà, la version originale a pris une place significative dans les débats socioéconomiques du monde anglo-saxon. Il faut espérer que la version franaise obtiendra également l'attention qu'elle mérite.
Prospérité sans croissance : La transition vers une économie durable Reviews
A lire absolument ! .
Ce livre a plusieurs grand mérites:- d'abord, celui de démocratiser l'économie, cette science souvent réservée aux "élites" qui se pensent trop souvent seuls capables de la comprendre et de décider pour tous de la faon dont l'aborder;- ensuite, celui de remettre sérieusement en question l'impasse de la croissance perpétuelle dans un monde fini, sur la base de réflexions argumentées, et d'un long cheminement au travers duquel on découvre ce que pourrait tre une société humaine durable.Parfois fastidieux, cet ouvrage est cependant très intéressant, et devrait tre lu par tous ceux qui se posent des questions, sur l'économie, sur notre société, sur le poids que l'on laisse aux générations futures (ce dernier point ne fait pas couler beaucoup d'encre, preuve que l'intelligence humaine a ses limites).
A lire absolument ! .
Ce livre a plusieurs grand mérites:- d'abord, celui de démocratiser l'économie, cette science souvent réservée aux "élites" qui se pensent trop souvent seuls capables de la comprendre et de décider pour tous de la faon dont l'aborder;- ensuite, celui de remettre sérieusement en question l'impasse de la croissance perpétuelle dans un monde fini, sur la base de réflexions argumentées, et d'un long cheminement au travers duquel on découvre ce que pourrait tre une société humaine durable.Parfois fastidieux, cet ouvrage est cependant très intéressant, et devrait tre lu par tous ceux qui se posent des questions, sur l'économie, sur notre société, sur le poids que l'on laisse aux générations futures (ce dernier point ne fait pas couler beaucoup d'encre, preuve que l'intelligence humaine a ses limites).
Product Details
EAN : 9782804132750Weight : 2 pounds
Height : 1 inches
Length : 10 inches
Width : 7 inches
Author : Tim Jackson
Binding : Broché
Manufacturer : De Boeck
PublicationDate : 2010-04-24
Publisher : De Boeck
SKU : AUK2804132757
Studio : De Boeck
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