Prix : EUR 7,60
"Je hais les voyages et les explorateurs" : la première phrase de Tristes tropiques donne le ton. Claude Lévi-Strauss, philosophe de formation, n'est ni un marchand d'exotisme ni un amateur d'anecdotes ; la longue confession qu'il nous livre ici relate l'histoire d'une conversion à l'ethnologie. Quelle est cette étrange passion pour l'altérité qui pousse un jeune homme, tout frais émoulu de l'université, à abandonner son "chez soi" pour aller s'immerger dans celui des autres ? Au-delà des pittoresques récits de voyages au Brésil mais aussi aux Antilles et en Asie, les chapitres sont hantés par cette interrogation sur l'exil volontaire et sur la solitude du voyageur au milieu d'autres peuples.
Réflexion sur le pouvoir et l'écriture, sur l'irréversibilité du temps qui emporte avec lui, aidé par l'Occident, des civilisations entières, sur le dur métier d'ethnologue... le domaine d'investigation de l'ouvrage est vaste. Le regard de Lévi-Strauss est sans concession mais jamais désabusé ni amer. La passion pour la vérité fait la force de l'explorateur intérieur. --Emilio Balturi
This review is from : Tristes tropiques
"Il faut beaucoup de naveté ou de mauvaise foi pour penser que les hommes choisissent leurs croyances... .
... indépendamment de leur condition. On attendait le livre de l'ethnographie , utilisant les grands mythes et les organisations des sociétés primitives de l'Amazonie pour faire ressortir l'artificialité des ntres. On peut donc tre déstabilisé par la première moitié du livre, qui est essentiellement un récit de voyages, désabusé et légèrement nostalgique. Une posture peut-tre exagérément pessimiste quant à la civilisation occidentale. Faut-il y voir un zeste de masochisme, ou plutt l'une des deux branches du dilemme de l'ethnographe? Ou bien l'ethnographe adhère aux normes de son groupe, et les autres ne peuvent lui inspirer qu'une curiosité passagère dont la réprobation n'est jamais absente ; ou bien il est capable de se livrer totalement à elles, et son objectivité reste viciée du fait qu'en le voulant ou non, pour se donner à toutes les sociétés il s'est au moins refusé à une. Au fil du récit, on trouve heureusement de plus en plus de moments rares et précieux où Lévi-Strauss se lance au-delà d'un pur récit descriptif vers des analyses à portée plus générale - ce qu'on attendait principalement - comme par exemple le rle de l'écriture et de la densité de population dans l'établissement de rapports de domination comme socle de stabilité pour les sociétés : La liberté n'est ni une invention juridique ni un trésor philosophique, propriété chérie de civilisations plus dignes que d'autres parce qu'elles seules sauraient la produire ou la préserver. Elle résulte d'une relation objective entre l'individu et l'espace qu'il occupe, entre le consommateur et les ressources dont il dispose. [...] Ce grand échec de l'Inde apporte un enseignement : en devenant trop nombreuse et malgré le génie de ses penseurs, une société ne se perpétue qu'en secrétant la servitude. Si mon hypothèse est exacte, il faut admettre que la fonction primaire de la communication écrite est de faciliter l'asservissement. L'emploi de l'écriture à des fins désintéressées, en vue de tirer des satisfactions intellectuelles et esthétiques, est un résultat secondaire, si mme il ne se réduit pas le plus souvent à un moyen pour renforcer, justifier ou dissimuler l'autre. Lévi-Strauss partage aussi quelques mythes indigènes (trop peu à mon got), qui nous permettent de goter à d'autres représentations du monde : Quand l'Etre suprme, Gonoenhodi, décida de créer les hommes, il tira d'abord de la terre les Guana, puis les autres tribus. Aux premiers, il donna l'agriculture en partage, et la chasse aux seconds. Le Trompeur [...] s'aperut alors que les Mbaya avaient été oubliés au fond du trou et les en fit sortir ; mais comme il ne restait rien pour eux, ils eurent droit à la seule fonction encore disponible, celle d'opprimer et d'exploiter les autres. C'est bien, mais j'aurais aimé plus d'analyses comparatives de nos propres traditions et croyances, faisant ressortir leur fonction profonde, comme la croyance au Père Nol : Ce n'est pas seulement pour duper nos enfants que nous les entretenons dans la croyance au Père Nol : leur ferveur nous réchauffe, nous aide à nous tromper nous-mmes et à croire, puisqu'ils y croient, qu'un monde de générosité sans contrepartie n'est pas absolument incompatible avec la réalité. Et pourtant, les hommes meurent, ils ne reviennent jamais ; et tout ordre social se rapproche de la mort, en ce sens qu'il prélève quelque chose contre quoi il ne donne pas d'équivalent.
"Il faut beaucoup de naveté ou de mauvaise foi pour penser que les hommes choisissent leurs croyances... .
... indépendamment de leur condition. On attendait le livre de l'ethnographie , utilisant les grands mythes et les organisations des sociétés primitives de l'Amazonie pour faire ressortir l'artificialité des ntres. On peut donc tre déstabilisé par la première moitié du livre, qui est essentiellement un récit de voyages, désabusé et légèrement nostalgique. Une posture peut-tre exagérément pessimiste quant à la civilisation occidentale. Faut-il y voir un zeste de masochisme, ou plutt l'une des deux branches du dilemme de l'ethnographe? Ou bien l'ethnographe adhère aux normes de son groupe, et les autres ne peuvent lui inspirer qu'une curiosité passagère dont la réprobation n'est jamais absente ; ou bien il est capable de se livrer totalement à elles, et son objectivité reste viciée du fait qu'en le voulant ou non, pour se donner à toutes les sociétés il s'est au moins refusé à une. Au fil du récit, on trouve heureusement de plus en plus de moments rares et précieux où Lévi-Strauss se lance au-delà d'un pur récit descriptif vers des analyses à portée plus générale - ce qu'on attendait principalement - comme par exemple le rle de l'écriture et de la densité de population dans l'établissement de rapports de domination comme socle de stabilité pour les sociétés : La liberté n'est ni une invention juridique ni un trésor philosophique, propriété chérie de civilisations plus dignes que d'autres parce qu'elles seules sauraient la produire ou la préserver. Elle résulte d'une relation objective entre l'individu et l'espace qu'il occupe, entre le consommateur et les ressources dont il dispose. [...] Ce grand échec de l'Inde apporte un enseignement : en devenant trop nombreuse et malgré le génie de ses penseurs, une société ne se perpétue qu'en secrétant la servitude. Si mon hypothèse est exacte, il faut admettre que la fonction primaire de la communication écrite est de faciliter l'asservissement. L'emploi de l'écriture à des fins désintéressées, en vue de tirer des satisfactions intellectuelles et esthétiques, est un résultat secondaire, si mme il ne se réduit pas le plus souvent à un moyen pour renforcer, justifier ou dissimuler l'autre. Lévi-Strauss partage aussi quelques mythes indigènes (trop peu à mon got), qui nous permettent de goter à d'autres représentations du monde : Quand l'Etre suprme, Gonoenhodi, décida de créer les hommes, il tira d'abord de la terre les Guana, puis les autres tribus. Aux premiers, il donna l'agriculture en partage, et la chasse aux seconds. Le Trompeur [...] s'aperut alors que les Mbaya avaient été oubliés au fond du trou et les en fit sortir ; mais comme il ne restait rien pour eux, ils eurent droit à la seule fonction encore disponible, celle d'opprimer et d'exploiter les autres. C'est bien, mais j'aurais aimé plus d'analyses comparatives de nos propres traditions et croyances, faisant ressortir leur fonction profonde, comme la croyance au Père Nol : Ce n'est pas seulement pour duper nos enfants que nous les entretenons dans la croyance au Père Nol : leur ferveur nous réchauffe, nous aide à nous tromper nous-mmes et à croire, puisqu'ils y croient, qu'un monde de générosité sans contrepartie n'est pas absolument incompatible avec la réalité. Et pourtant, les hommes meurent, ils ne reviennent jamais ; et tout ordre social se rapproche de la mort, en ce sens qu'il prélève quelque chose contre quoi il ne donne pas d'équivalent.
Tristes tropiques Reviews
Ethnologie et réflexions philosophiques sur la société .
Si ce livre a comme base principale les débuts de C.Levi-Strauss en tant qu'ethnologue et ses premières expéditions au milieu des terres brésiliennes à la recherche de différents peuples indiens, afin d'étudier leur modes de vie, l'auteur revient également, et parfois relativement longuement, sur d'autres expériences vécues en Indes, qu'il confronte à divers moments du livre aux civilisations primitives du Brésil et à la civilisation occidentale.Il y a en effet, tout au long du livre, une longue réflexion sur la société et l'humanité, sur son évolution, voire sa décadence (difficile de ne pas noter une grosse note de pessimisme dans ce livre). Il ne s'agit pas d'une critique moraliste sur l'occident qui détruirait tout, mais d'une réflexion philosophique beaucoup plus globale sur la manière de laquelle l'humanité évolue inéluctablement. Et C.Levi-Strauss s'appuie sur ses études ethnologiques (sa véritable vocation; il a fait à la base des études de philosophie) pour répondre à ses questionnements philosophiques sur l'origine et surtout le devenir de l'homme. Le livre ne conclue d'ailleurs pas du tout sur les indiens du Brésil, mais sur le bouddhisme, l'hindouisme, l'islam et le christianisme qui ont faonné et faonnent les sociétés actuelles.N'attendez donc pas un livre d'aventures; C.Levi-Strauss raconte bien quelques anecdotes lors de ses périples, mais cela reste rare dans le livre. Ca ne semble d'ailleurs pas son fort. On comprend juste que ses périples à travers la brousse ou la fort ont été très durs, mais il ne s'appesantit pas là-dessus, ni d'ailleurs sur ses compagnons de voyage... bref, l'objet du livre n'est pas de faire du sensationalisme sur les aventures extraordinaires d'un occidental à la découverte de civilisations perdues.Le style d'écriture est assez littéraire, le vocabulaire très riche. Il apporte beaucoup de détails qu'ils soient sociologiques, historiques, géographiques, etc ... bref, ce livre fait preuve d'une grande "densité" culturelle, pas toujours facile à suivre d'ailleurs, pour un lecteur ordinaire.C'est donc ce mélange de réflexion philosophique, avec à l'appui des observations très riches en détails qui m'a beaucoup plu. On comprend que la vocation d'ethnologue est, au final, la partie "empirique" d'une étude au final philosophique.Le petit bémol, mais c'est très personnel, est que j'aurais aimé avoir dans ce livre peut-tre plus de "légèreté", c'est à dire des descriptions moins sophistiquées parfois, voire plus générales, qui auriaent permis de se représenter plus facilement et mieux les lieux, telles que les villes ou villages traversés.Une dernière chose: pour les personnes qui s'intéressent au Brésil culturel et se demandent si la lecture de ce livre vaut le coup. Je réponds oui, ne serait-ce que les premiers chapitres, pour apprécier l'évolution démographique vertigineuse. Le livre relate une expédition de 1938. Il est écrit en 1955. C'est amusant de voir une "ville" au bout d'une ligne de chemine de fer(et dont j'ai oublié le nom) qui n'a qu'un habitant (un franais) en 1938, et plus de 100.000 aujourd'hui. Sans compter Brasilia qui en a plus de 2 millions et dont Levi-Strauss ne fait aucune allusion dans la mesure où il n'y a que de la brousse à cet endroit au moment de l'écriture du livre! Egalement intéressants les descriptions des différentes populations immigrées (italienne, libanaise, ...) qui composent la population. Et bien st tous les détails historiques.
Ethnologie et réflexions philosophiques sur la société .
Si ce livre a comme base principale les débuts de C.Levi-Strauss en tant qu'ethnologue et ses premières expéditions au milieu des terres brésiliennes à la recherche de différents peuples indiens, afin d'étudier leur modes de vie, l'auteur revient également, et parfois relativement longuement, sur d'autres expériences vécues en Indes, qu'il confronte à divers moments du livre aux civilisations primitives du Brésil et à la civilisation occidentale.Il y a en effet, tout au long du livre, une longue réflexion sur la société et l'humanité, sur son évolution, voire sa décadence (difficile de ne pas noter une grosse note de pessimisme dans ce livre). Il ne s'agit pas d'une critique moraliste sur l'occident qui détruirait tout, mais d'une réflexion philosophique beaucoup plus globale sur la manière de laquelle l'humanité évolue inéluctablement. Et C.Levi-Strauss s'appuie sur ses études ethnologiques (sa véritable vocation; il a fait à la base des études de philosophie) pour répondre à ses questionnements philosophiques sur l'origine et surtout le devenir de l'homme. Le livre ne conclue d'ailleurs pas du tout sur les indiens du Brésil, mais sur le bouddhisme, l'hindouisme, l'islam et le christianisme qui ont faonné et faonnent les sociétés actuelles.N'attendez donc pas un livre d'aventures; C.Levi-Strauss raconte bien quelques anecdotes lors de ses périples, mais cela reste rare dans le livre. Ca ne semble d'ailleurs pas son fort. On comprend juste que ses périples à travers la brousse ou la fort ont été très durs, mais il ne s'appesantit pas là-dessus, ni d'ailleurs sur ses compagnons de voyage... bref, l'objet du livre n'est pas de faire du sensationalisme sur les aventures extraordinaires d'un occidental à la découverte de civilisations perdues.Le style d'écriture est assez littéraire, le vocabulaire très riche. Il apporte beaucoup de détails qu'ils soient sociologiques, historiques, géographiques, etc ... bref, ce livre fait preuve d'une grande "densité" culturelle, pas toujours facile à suivre d'ailleurs, pour un lecteur ordinaire.C'est donc ce mélange de réflexion philosophique, avec à l'appui des observations très riches en détails qui m'a beaucoup plu. On comprend que la vocation d'ethnologue est, au final, la partie "empirique" d'une étude au final philosophique.Le petit bémol, mais c'est très personnel, est que j'aurais aimé avoir dans ce livre peut-tre plus de "légèreté", c'est à dire des descriptions moins sophistiquées parfois, voire plus générales, qui auriaent permis de se représenter plus facilement et mieux les lieux, telles que les villes ou villages traversés.Une dernière chose: pour les personnes qui s'intéressent au Brésil culturel et se demandent si la lecture de ce livre vaut le coup. Je réponds oui, ne serait-ce que les premiers chapitres, pour apprécier l'évolution démographique vertigineuse. Le livre relate une expédition de 1938. Il est écrit en 1955. C'est amusant de voir une "ville" au bout d'une ligne de chemine de fer(et dont j'ai oublié le nom) qui n'a qu'un habitant (un franais) en 1938, et plus de 100.000 aujourd'hui. Sans compter Brasilia qui en a plus de 2 millions et dont Levi-Strauss ne fait aucune allusion dans la mesure où il n'y a que de la brousse à cet endroit au moment de l'écriture du livre! Egalement intéressants les descriptions des différentes populations immigrées (italienne, libanaise, ...) qui composent la population. Et bien st tous les détails historiques.
Tristes tropiques Opinions
Poésie du voyage .
Je suis emportée par la poésie de la pensée et de l'écriture de Claude Levi-Strauss.Je découvre aussi sa lucidité sur notre (nos) civilisation(s), tant sur le plan historique, que sur le plan sociologique et ethnologique.Lisez-le, offrez-le, fates-vous du bien et fates-en à ceux que vous aimez...
Poésie du voyage .
Je suis emportée par la poésie de la pensée et de l'écriture de Claude Levi-Strauss.Je découvre aussi sa lucidité sur notre (nos) civilisation(s), tant sur le plan historique, que sur le plan sociologique et ethnologique.Lisez-le, offrez-le, fates-vous du bien et fates-en à ceux que vous aimez...
Ecriture superbe .
Voilà un franais riche, imagé, percutant dont devraient s'inspirer les chroniqueurs de radio qui nous sabotent en "prime time" la culture franaise et la culture en général...Un seul bémol : l'édition format livre de poche est assez pénible en raison de la petitesse des caractères. Mérite une édition de luxe ...
Voilà un franais riche, imagé, percutant dont devraient s'inspirer les chroniqueurs de radio qui nous sabotent en "prime time" la culture franaise et la culture en général...Un seul bémol : l'édition format livre de poche est assez pénible en raison de la petitesse des caractères. Mérite une édition de luxe ...
Comme un roman d'aventures... .
Ayant lu Tristes Tropiques, je comprends pourquoi ce livre compte parmi les plus connus de Lévi-Strauss : c'est qu'il se lit comme un roman d'aventures. L'anthropologue y raconte deux voyages qu'il a faits dans les années 30 jusqu'aux fins fonds du Brésil, parfois dans des lieux jamais visités auparavant par des Européens, afin d'étudier les tribus qui y vivent.L'histoire est facile à suivre, malgré d'innombrables divagations qui rallongent le récit d'un tiers. Celles-ci donnent l'impression que le vécu de Lévi-Strauss est simplement trop riche pour qu'il se limite à raconter seulement ses aventures au Brésil. En mme temps, je dois dire que certaines descriptions - de paysages, surtout - m'ont paru très longues. Je dois cependant reconnatre que les lecteurs originaux de Tristes Tropiques n'avaient pas le mme accès aux images que nous avons aujourd'hui grce à l'Internet et à la télévision.Tristes Tropiques est une lecture enrichissante, donnant au lecteur une vive impression de l'anthropologie telle qu'on la pratiquait autrefois.
Ayant lu Tristes Tropiques, je comprends pourquoi ce livre compte parmi les plus connus de Lévi-Strauss : c'est qu'il se lit comme un roman d'aventures. L'anthropologue y raconte deux voyages qu'il a faits dans les années 30 jusqu'aux fins fonds du Brésil, parfois dans des lieux jamais visités auparavant par des Européens, afin d'étudier les tribus qui y vivent.L'histoire est facile à suivre, malgré d'innombrables divagations qui rallongent le récit d'un tiers. Celles-ci donnent l'impression que le vécu de Lévi-Strauss est simplement trop riche pour qu'il se limite à raconter seulement ses aventures au Brésil. En mme temps, je dois dire que certaines descriptions - de paysages, surtout - m'ont paru très longues. Je dois cependant reconnatre que les lecteurs originaux de Tristes Tropiques n'avaient pas le mme accès aux images que nous avons aujourd'hui grce à l'Internet et à la télévision.Tristes Tropiques est une lecture enrichissante, donnant au lecteur une vive impression de l'anthropologie telle qu'on la pratiquait autrefois.
L'ethnologie comme une vocation ! .
Exceptionnel ouvrage tant par les parties descriptives que par les réflexions sur l'Homme et les civilisations.D'un abord un peu austère , on entre assez rapidement dans le coeur du sujet ( la découverte de peuplades indiennes de la fort amazonienne ) pour finir par un feu d'artifice d'analyses simples et profondes .Il faut resituer ces études ( années 1934 / 1950 ) , à une période où rejoindre le coeur de la fort amazonienne n'était pas sans risque.Les populations locales y vivaient majoritairement en circuit fermé.Le discours de l'auteur est assez pessimiste sur l'Homme mais tellement vrai et visionnaire ." L'humanité s'installe dans la monoculture , elle s'apprte à produire la civilisation en masse " .Il considère son métier comme une vocation plutt que le fruit d'un enseignement .Il est très amer quant au sort de ces peuplades indiennes .Du raisonnement des conquistadors : " Il vaut mieux pour les indiens devenir des hommes esclaves que de rester des animaux libres ... " à la réalité du XX ième siècle ; " des populations médiévales jetées en pture au marché mondial " .Il en conclut que " Le Nouveau Monde ne fut pas le ntre et nous portons le crime de sa destruction " .Claude Lévi-Strauss est cyniquement réaliste sur nos sociétés contemporaines." L"Amérique ; un pays qui est passé de la barbarie à la décadence sans connaitre la civilisation "" Le monde a commencé sans l'homme et s'achèvera sans lui "La dernière partie est flamboyante mais hautement polémique pour un lecteur de la fin du XX ième / début du XXI ème siècle .En effet , l'auteur aborde le très sensible thème des religions et ne manque pas d'opposer le Bouddhisme (dont il vante les vertus d'ouverture ) à l'Islam ( Cf note de l'éditeur invitant le lecteur à positionner les propos en 1950 )Quoiqu'il en soit ; il s'agit d'une oeuvre majeure , intelligente et terriblement visionnaire sur le devenir de nos sociétés modernes .
Exceptionnel ouvrage tant par les parties descriptives que par les réflexions sur l'Homme et les civilisations.D'un abord un peu austère , on entre assez rapidement dans le coeur du sujet ( la découverte de peuplades indiennes de la fort amazonienne ) pour finir par un feu d'artifice d'analyses simples et profondes .Il faut resituer ces études ( années 1934 / 1950 ) , à une période où rejoindre le coeur de la fort amazonienne n'était pas sans risque.Les populations locales y vivaient majoritairement en circuit fermé.Le discours de l'auteur est assez pessimiste sur l'Homme mais tellement vrai et visionnaire ." L'humanité s'installe dans la monoculture , elle s'apprte à produire la civilisation en masse " .Il considère son métier comme une vocation plutt que le fruit d'un enseignement .Il est très amer quant au sort de ces peuplades indiennes .Du raisonnement des conquistadors : " Il vaut mieux pour les indiens devenir des hommes esclaves que de rester des animaux libres ... " à la réalité du XX ième siècle ; " des populations médiévales jetées en pture au marché mondial " .Il en conclut que " Le Nouveau Monde ne fut pas le ntre et nous portons le crime de sa destruction " .Claude Lévi-Strauss est cyniquement réaliste sur nos sociétés contemporaines." L"Amérique ; un pays qui est passé de la barbarie à la décadence sans connaitre la civilisation "" Le monde a commencé sans l'homme et s'achèvera sans lui "La dernière partie est flamboyante mais hautement polémique pour un lecteur de la fin du XX ième / début du XXI ème siècle .En effet , l'auteur aborde le très sensible thème des religions et ne manque pas d'opposer le Bouddhisme (dont il vante les vertus d'ouverture ) à l'Islam ( Cf note de l'éditeur invitant le lecteur à positionner les propos en 1950 )Quoiqu'il en soit ; il s'agit d'une oeuvre majeure , intelligente et terriblement visionnaire sur le devenir de nos sociétés modernes .
erreur de casting .
double erreur : d'abord la mienne en achetant cet ouvrage. Je pensais pouvoir lire un ouvrage écrit par un ethnologue racontant ses expériences, ses découvertes, contant les peuples rencontrés, leur faon de vivre et d'tre. Je n'ai trouvé dans cette ouvrage que le le récit d'un voyageur nostalgique qui s'ennuie de son métier et qui s'attarde longuement, avec un vocabulaire riche et dense (parfois trop) sur des détails inutiles.Ensuite erreur de l'auteur : l'ethnologue raconte-t-il le philosophe? ou l'inverse? peu d'ethnologie, peu de philosophie, mais le récit de voyage d'un homme très cultivé.
double erreur : d'abord la mienne en achetant cet ouvrage. Je pensais pouvoir lire un ouvrage écrit par un ethnologue racontant ses expériences, ses découvertes, contant les peuples rencontrés, leur faon de vivre et d'tre. Je n'ai trouvé dans cette ouvrage que le le récit d'un voyageur nostalgique qui s'ennuie de son métier et qui s'attarde longuement, avec un vocabulaire riche et dense (parfois trop) sur des détails inutiles.Ensuite erreur de l'auteur : l'ethnologue raconte-t-il le philosophe? ou l'inverse? peu d'ethnologie, peu de philosophie, mais le récit de voyage d'un homme très cultivé.
Tristes Tristes tropiques .
La pratique du métier d'ethnologue sur le terrain ne semble pas avoir particulièrement comblé Lévi-Strauss, sans doute parce que l'homme, comme il l'explique dans un des premiers chapitres, se lasse de faire deux fois la mme chose et qu'il y avait, dans toutes ses expéditions, quelque chose de redondant. En fait, l'émotion passe mal dans ce livre, pour autant qu'elle y soit présente, parce que le récit est tout simplement trop ethnographique. Par une sorte de déformation professionnelle, Lévi-Strauss décrit avec la mme froideur les aléas de son voyage et les moeurs des tribus qu'il rencontre, si bien que le réquisitoire qu'il dresse contre l'Occident pour dénoncer les ravages de la colonisation nous semble plus inspiré par l'égosme que par l'humanisme : l'impossibilité de satisfaire une curiosité scientifique qui le pousse à rechercher une tribu vierge de tout contact semble tre tout ce qui le motive vraiment. Il est tout à fait remarquable que dans un ouvrage où rien ne le contraignait à tenir un discours strictement scientifique, Lévi-Strauss ne retranscrive aucun dialogue et ne traite jamais dans le détail des relations personnelles qu'il a pu établir avec les membres des tribus qu'il a rencontrées. Pourtant, il faut certainement bien aimer les hommes pour passer sa vie à les étudier.Quel est l'état d'esprit de l'ethnologue lors du premier contact avec une tribu ? Quelle est la part du calcul dans les relations qu'il établit ? Est-ce à son avantage de se montrer vraiment, ou a-t-il plutt intért à entretenir une certaine distance ? Autant de questions qui nous renvoient au rle de l'émotion dans la démarche scientifique de l'ethnologue et, in fine, à la question de savoir dans quelle mesure une science réflexive de l'homme sur l'homme est possible.Ces questions étant restées sans réponse, ce livre a quelque peu déu les espoirs que j'y avais placés. J'avais lu en quatrième de couverture la promesse alléchante que Lévi-Strauss traiterait de la question "Pourquoi et comment devient-on ethnologue ?". Lecture faite, j'ai bien compris qu'il nous est possible de devenir ethnologue par le hasard des circonstances, mais pas pourquoi nous pourrions accepter de laisser ce hasard nous guider.
La pratique du métier d'ethnologue sur le terrain ne semble pas avoir particulièrement comblé Lévi-Strauss, sans doute parce que l'homme, comme il l'explique dans un des premiers chapitres, se lasse de faire deux fois la mme chose et qu'il y avait, dans toutes ses expéditions, quelque chose de redondant. En fait, l'émotion passe mal dans ce livre, pour autant qu'elle y soit présente, parce que le récit est tout simplement trop ethnographique. Par une sorte de déformation professionnelle, Lévi-Strauss décrit avec la mme froideur les aléas de son voyage et les moeurs des tribus qu'il rencontre, si bien que le réquisitoire qu'il dresse contre l'Occident pour dénoncer les ravages de la colonisation nous semble plus inspiré par l'égosme que par l'humanisme : l'impossibilité de satisfaire une curiosité scientifique qui le pousse à rechercher une tribu vierge de tout contact semble tre tout ce qui le motive vraiment. Il est tout à fait remarquable que dans un ouvrage où rien ne le contraignait à tenir un discours strictement scientifique, Lévi-Strauss ne retranscrive aucun dialogue et ne traite jamais dans le détail des relations personnelles qu'il a pu établir avec les membres des tribus qu'il a rencontrées. Pourtant, il faut certainement bien aimer les hommes pour passer sa vie à les étudier.Quel est l'état d'esprit de l'ethnologue lors du premier contact avec une tribu ? Quelle est la part du calcul dans les relations qu'il établit ? Est-ce à son avantage de se montrer vraiment, ou a-t-il plutt intért à entretenir une certaine distance ? Autant de questions qui nous renvoient au rle de l'émotion dans la démarche scientifique de l'ethnologue et, in fine, à la question de savoir dans quelle mesure une science réflexive de l'homme sur l'homme est possible.Ces questions étant restées sans réponse, ce livre a quelque peu déu les espoirs que j'y avais placés. J'avais lu en quatrième de couverture la promesse alléchante que Lévi-Strauss traiterait de la question "Pourquoi et comment devient-on ethnologue ?". Lecture faite, j'ai bien compris qu'il nous est possible de devenir ethnologue par le hasard des circonstances, mais pas pourquoi nous pourrions accepter de laisser ce hasard nous guider.
grand livre .
"Triste tropiques" est tout simplement un des grands livres du XXè siècle, écrit par le plus grand anthropologue du siècle. Ce n'est pas seulement un classique du récit anthropologique mais une oeuvre qui révèle l'exceptionnel niveau de réflexion philosophique de l'auteur, écrit dans une langue d'une précision et d'une rigueur qui nous change du laxisme de beaucoup de productions actuelles.
"Triste tropiques" est tout simplement un des grands livres du XXè siècle, écrit par le plus grand anthropologue du siècle. Ce n'est pas seulement un classique du récit anthropologique mais une oeuvre qui révèle l'exceptionnel niveau de réflexion philosophique de l'auteur, écrit dans une langue d'une précision et d'une rigueur qui nous change du laxisme de beaucoup de productions actuelles.
Un tout grand classique .
L'ethnologie: pourquoi et qu'est-ce ?L'auteur, un grand homme: son parcours et son siècle, le XXIième.Une langue d'une virtuosité et brio époustouflant.
L'ethnologie: pourquoi et qu'est-ce ?L'auteur, un grand homme: son parcours et son siècle, le XXIième.Une langue d'une virtuosité et brio époustouflant.
Product Details
EAN : 9782266119825Weight : 1 pounds
Height : 1 inches
Length : 7 inches
Width : 5 inches
Author : Claude Lévi-Strauss
Binding : Poche
Manufacturer : Pocket
PublicationDate : 2001-10-17
Publisher : Pocket
SKU : UA9782266119825
Studio : Pocket
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